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  • J'aime Noël

    J'aime Noël, la nostalgie -voire la mélancolie parfois- qui entoure ce moment. Je ne suis pas du tout perturbée par l'aspect mercantile de cette fête ni par le fait que certains n'offrent de cadeaux que ce jour-là. Je n'en vois que le côté rêve de gosse. Je crois que je crois encore un peu au père noël en fait.

    J'aime Noël et tous les souvenirs que j'en ai.

    Je repense aux soirées hystériques entre cousines en attendant le Père Noël "plus que 2h !!!!" et aux matins ensommeillés qui suivaient le réveillon. Je me souviens des jours entiers passés à échafauder des idées de cadeaux pour tout le monde. Je ferme les yeux et je me revois en train de découper des catalogues et des magasines pour coller joliment sur une feuille de bristol bleue et rose pour faire ma lettre au Père Noël, c'était il y a 4 ans. Je me remémore avec émotion les dizaines de repas de Noël partagés avec mon amoureux d'alors, les liens qu'ils ont forgés entre nous.

    J'aime Noël, et que ce soit tous les ans pareil mais un peu différent.

    bougie demi.jpgLes vacances de fin d'année en famille. Les valises pleines à craquer de cadeaux à l'aller mais aussi au retour parce que je suis pourrie gâtée. Les bougies en clémentines que je fabriquais avec papa puis seule devant croque-vacances ou dorothée. Les courses de dernière minute pour cause de pain oublié. Le téléfilm de Noël pour passer le temps en attendant minuit. Les paquets sous le sapin. Le sapin chez nous, chez mes parents et chez les siens. La tentative de Noël là-bas aussi.

    J'aime Noël parce que ce sont des milliers de pensées pendant des semaines, avant et après.

    Comme quand j'ouvrais mon calendrier de l'avent consciencieusement chaque jour, tradition perpétrée ensuite avec mon chéri pendant des années. Comme quand je fais comme des millions de personnes qui vont faire les boutiques pour trouve LE truc qui va plaire. Comme quand je rentre le soir et que j'allume la guirlande lumineuse de mon sapin et que je m'abîme dans sa contemplation, moment d'oubli total. Comme quand on pique des crises de fous rires à reparler des cadeaux miteux que nous offre ma tante. Comme quand on complote au téléphone pour organiser les surprises de chacun.

    J'aime Noël et j'aime surtout avoir retrouvé le plaisir et l'envie d'y être, pour la première fois depuis 3 ans.

    J'ai des papillons dans le ventre, des sourires aux lèvres, des larmes d'émotion aux yeux, des paillettes dans le coeur juste à l'évocation de tous ces moments. Je suis triste que certains ne se reproduisent plus, ravie que d'autres soient oubliés, émerveillée que chacun soit unique, finalement.

    bougie.jpg

  • Mes voisins dans le train

    train.jpgIl y a ceux qui ont démissionné. Ils voyagent en famille alors ils ont tout bien prévu les coloriages, les jeux vidéos, les fraises tagada, les torgnoles... Il faut pouvoir occuper les petits monstres pendant tout le trajet. Au commencement était l'autorité : on explique à voix très haute qu'il faudra être sage, ne pas ennuyer les gens. Mais au bout de 12 minutes c'est le Bronx. Ça court partout, ça piaille, ça grimpe sur les fauteuils… On commence par crier très fort pour donner l'illusion qu'on tente vraiment de calmer ces petits mais que décidément... Et puis très vite, on cesse de faire semblant de gérer, on met des boules Quiès et hop, sieste !


    Il y a ceux qui ont la bougeotte. Idéalement, ils ont commencé par insister pour avoir la place côté fenêtre alors que ce n'était pas celle qui leur était attribuée et ils ont obtenu le côté fenêtre. Puis c'est le festival. Le téléphone sonne, on part donc répondre sur la plate-forme entre les voitures pour ne pas gêner. Une petite envie d'aller aux toilettes pardon mademoiselle de vous faire lever à nouveau. Tiens, mais c'est que le ventre gargouille, allons faire un tour à la voiture bar. Oh ben zut, j'ai rangé mes mots croisés dans la valise, je vais les chercher. Ah là là, je n'aurais pas dû boire cette bière, je crois que j'ai besoin de me lever à nouveau…


    Il y a ceux qui téléphonent. Au choix, on peut tomber sur la pie qui sait que ça va couper et déranger tout le wagon mais qui veut quand même appeler tout son répertoire _pile_ maintenant. Le voyage s'agrémente aussitôt de moult kikoolol et autres « grave ! » Ou alors sur la mamie un peu sourde d'oreille qui crie pour se faire entendre puisqu'elle, elle n'entend rien. Tout le monde en profite donc et ça tombe bien, elle est en train de donner sa recette secrète de tarte Tatin. Parfois, on a de la chance, on est pile assis à côté d'un couple en pleine discussion. On profite avec bonheur de bribes de disputes, de soupirs extatiques, de mon lapin en sucre, de « pense à la baguette ! »


    Il y a ceux qui ont besoin d'amis. Mais au point que certaines fois, c'est à croire qu'ils n'ont pas vraiment de raison de voyager, qu'ils ont acheté le billet de train juste pour pouvoir faire chier, euh non, pour pouvoir sociabiliser avec leur voisin. Tout est prêt et rien, pas même la musique à fond sur les oreilles, ne va arrêter le voyageur en manque d'amis. Les photos des enfants sont prêtes à être dégainées, les soucis au boulot sont décrits avec animation, les facéties du chien sont une source inépuisable d'émerveillement. Ne pas réagir n'y changera rien, le voisin devient instantanément un ami à la vie à la mort. Une demi-heure avant la fin du trajet, la sueur perle déjà : c'est l'angoisse de perdre bientôt son ami tout neuf.

  • Le petit objet auquel je tiens

    C'est rampinou qui m'a demandé de lui en parler. Question évidente en apparence mais loin d'être facile. En fait ils sont 2. Qui ne font qu'un. Je vais donc vous raconter pourquoi ils comptent et ne font qu'un mais ça va être long. Je préfère prévenir.

     

    Je vais parler de leur ordre chronologique d'entrée dans ma vie même si c'est dans l'autre ordre qu'il faudrait les découvrir. Ce sont 2 livres.

     

    N° 1 : Le chagrin d'un Tigre

     

    chagrin.jpgUn livre édité aux éditions Gallimard « Pages Blanches » J'ai découvert cette collection en 4ème je crois. Peut-être 5ème, à la bibliothèque de ma ville. Elle est belle cette collection : des livres étroits et allongés, à la couverture illustrée de la face jusqu'à la tranche. A l'arrière, quelques mots sur le livre que je ne lis de toute façon jamais. (oui je sais, on appelle ça la quatrième de couverture mais moi je dis toujours l'arrière du livre ou le dos du livre)

     

    Dans la collection page blanche, j'ai découvert Shabanu et aussi l'héroïne juive d'Aranka Siegal et « Des vérités d'avril » et… La collection a commencé par changer d'aspect et puis j'ai cessé d'aller à cette bibliothèque. Mais elle m'a apporté quelques très belles émotions.

     

    Quelques années plus tard, de tous les livres que j'avais lus dans cette collection, j'en voulais un, absolument, "3 minutes de soleil en plus". Impossible de me souvenir du moment où j'ai découvert cette histoire mais elle m'a laissé un souvenir fort d'émotion et de plaisir de lire. Même plus de 10 ans après, je voulais la relire. (mes digressions sont toujours moins digressives qu'elles n'y paraissent. Je les trouve nécessaires)

    Sauf que le livre était épuisé. Je le cherchais quand même dans toutes les librairies où j'entrais. Je regardais chaque fois, au cas où… Au point qu'à la question « quel livre aimeriez-vous voler ? » c'est celui-ci que j'ai cité.

     

    Quelques semaines plus tard, ayant tout oublié de cette discussion, je reçois mon 1er cadeau de Noël bookcrossinguien : « Le chagrin d'un tigre » C'est la suite de Trois minutes de soleil en plus. J'ai eu les larmes au bord des paupières en ouvrant le paquet dans lequel il se trouvait. On ne m'avait pas juste offert un livre qui pourrait être sympa mais une moitié de ZE livre. Ce cadeau était vraiment pensé pour moi, et personne d'autre.

     

    N° 2 : Trois minutes de soleil en plus.


    J'ai continué à chercher le début de l'histoire. D'autant que j'avais relu la fin et aimé, malgré les années passées et mon regard d'adulte. Mais il restait introuvable.

    Je l'ai reçu quelques années plus tard des mains de la cousine de ma gentille donatrice n°1. Je ne sais même pas si elle m'a expliqué où et comment elle l'avait trouvé. Je crois que je ne lui ai jamais demandé non plus si c'était un hasard ou une recherche. Ce dont je me souviens c'est que je lui ai exprimé mon émotion et ma joie et qu'elle m'a dit que ça se voyait.

     

    Il est évident que si demain ma maison prenait feu, je ne chercherais pas les livres dans la bibliothèque. Mais en fait, même si j'y ai réfléchi plusieurs jours, il n'y a rien de matériel à quoi je tienne assez pour risquer ma vie, je crois. Et ces livres sont parfaitement représentatifs de la façon dont je fonctionne : je tiens énormément aux cadeaux qu'on me fait, même quand leur valeur est faible, pour peu que je sente que c'est à moi, juste à moi qu'on pensait en le préparant.

     

  • De la riposte graduée

    Parfois, les gens et leur attitude me dépassent.

     

    Prenons les médecins qui ne se soignent pas. C'est ridicule, non ? Leur métier c'est faire en sorte que les gens vivent autant et aussi bien que possible. Et ils laissent souvent aller quand ce sont eux les concernés.

    Prenons un journaliste, un écrivain, un membre de la presse au sens large. Son credo, la raison de son existence, la condition sine qua non à l'existence de leur boulot, c'est que des gens sont morts et mourraient encore pour faire reconnaître la liberté d'expression.

     

    Alors d'accord, on nous l'a faite à tous, la liberté des uns s'arrête là où commence celle des autres. Du coup, au contraire de certains Etats-Unis, on ne peut dire TOUT ce qu'on voudrait en France. On ne doit théoriquement pas relater comme vrai des faits mensongers, on ne doit pas insulter gratuitement les gens par exemple. Des lois existent, qui ont prévu de réprimer les comportements pas très jojo.

     

    Seulement voila, ces lois, 9 fois sur 10, elles servent surtout de garde-fou. On sait qu'on peut pas dire trop n'importe quoi, on se censure un peu... Y a qu'à voir : des dizaines de milliers d'articles sont publiés chaque année et on entend très peu parler de poursuites judiciaires, encore moins de condamnations.

     

    Pourquoi ??

     

    D'abord parce que les personnes normalement constituées commencent par contacter l'auteur des propos désobligeants et expliquent "bon coco, ça me plaît moyen ce que t'as mis là, faudrait que tu retires tes propos."
    Ensuite parce que les gens normalement intelligents réfléchissent un peu à la situation et se disent parfois "tiens, je vais demander le droit de donner MA version"
    Enfin parce que la majorité des gens savent qu'il vaut mieux avoir l'air de la gentille victime que de la vilaine attaquante.

     

    En résumé, parce que tout le monde ou presque sait qu'il est plus constructif et moins décrédibilisant de commencer par le dialogue plutôt que d'attaquer d'entrée de jeu par un procès en diffamation quand il suffirait de demander la publication d'un rectificatif ou d'un droit de réponse.

     

    Et on en revient donc à mon exposé du départ (non non, je perds pas le fil) On devrait se dire que, tout comme un médecin devrait soigner les symptômes qu'il a décelés chez lui, le journaliste devrait chérir la liberté d'expression et donc combattre par la liberté d'expression les trucs qui le gênent.


    Mais non.

     

    baillon.jpgY en a, contre toute attente, ils espèrent pouvoir faire leur métier de la liberté d'écrire ce qu'ils veulent MAIS ils choisissent de faire directement appliquer la censure lorsqu'ils sont concernés. Je conçois qu'on puisse être blessée, je conçois qu'on en soit énervée. Au point de saisir un avocat sans autre forme de procès ?

     

     

    J'ajouterais : est-ce que le fait de souligner les défaillances objectives de quelqu'un qui les reconnaît lui-même publiquement est qualifiable d'injure par un juge ? Ai-je le droit de dire à Mme H. (j'ose pas citer son nom, si par hasard elle lisait mon blog... j'ai peur de me faire mettre en demeure dans la foulée) que je trouve que son action est gravement attentatoire à la liberté d'expression ? Ou est-ce une injure ?

     

    Que se passerait-il si tout le monde faisait comme Mme H. ?
    Petit exemple, le Point (pas un journal super satyrique) trouve aujourd'hui Mme Dati "extravagante", lui trouve un "caractère éruptif" dans un article tout sauf tendre.
    J'attends avec impatience la suite.