Pouvoirs magiques

Il existe des sortes de magiciens. Des génies de la gestion de l'autre. Des gens non seulement capables de faire de vous tout ce qu'ils veulent (ça c'est le côté pas glop, le côté qui me fait un peu peur j'avoue) mais qui en plus, ont une sorte d'effet bénéfique ahurissant sur vous-même (ça c'est le côté super glop, celui qui fait vraimeng du bieng).

 

Ces gens-là ont une sorte de pouvoir magique glop, donc, celui de transformer le ça va mal en ça va bien. Comme par exemple réussir à vous faire sourire même quand vous aviez décidé que vous faisiez la tête. Ou encore parvenir, juste en discutant à batons rompus de tout et de rien, à vous calmer totalement alors que vous étiez très mais alors très en colère contre la terre entière.

 

Donc là, grâce à ce pouvoir magique, vous souriez franchement et redevenez aimable avec votre entourage. Ou encore vous vous apercevez que le noeud d'énervement qui vous vrillait l'estomac depuis deux heures vient de disparaître et que

vous être soudain aussi calme que si vous veniez de faire une heure de relaxation...

 

Ces gens-là s'en rendent-ils seulement compte ?

 

 

Je suis une parisienne

Je râle. Souvent. Dans la rue. Le métro. Même seule.

 

J'hallucine que les boulangeries soient fermées entre midi et deux quand je retourne là d'où je viens...

 

Je me dis, chaque fois que je vois briller le génie, que je suis arrivée "chez moi"

 

Je soupire de désespoir quand je vois entrer dans ma rame de métro les joueurs d'accordéon moisis qui vont m'écorcher les oreilles en jouant « tomacoulis »

Je connais par coeur la carte du métro. Presque plus besoin de la consulter. Presque pareil pour celle de bus.

 

Je suis admirative de tous ces gens qui traversent chaque jour le périph' pour venir bosser.

 

Je m'énerve contre ces saletés de touristes qui me font perdre 45 secondes en ne se poussant pas sur le trottoir et ne se rendent pas compte qu'à Paris, y a aussi des gens qui bossent...

J'ai parfois le cœur qui se serre à la vue de certains monuments ou m'extasie de plaisir devant le sublime panorama offert par certains points de vue parisiens et me dis alors comme si j'y étais pour quelque chose : « Qu'elle est belle, ma ville ! »

 

Je suis une provinciale

Je souris. Souvent. Dans la rue. Le métro. Même seule.

 

Je ris. Souvent. Dans la rue. Le métro. (oui, même seule…)

J'ai l'air disponible : Quand je suis seule, je me fais fait héler en moyenne une fois par jour dans la rue par des gens qui ont besoin d'aide... Ca va de « elle est où la rue bidule ? » à « vous pouvez m'aider à faire mes démarches administratives ? »

Je m'arrête et prends du temps pour répondre à ces gens qui me hèlent. En souriant toujours.

 

Je dis « putaing ! » et « cong ! » et « t'es cong » Et même que pour moi, c'est pas des gros mots. Sauf que je sens bien que ça choque souvent mes interlocuteurs parisiens…

Je retiens la porte pour les gens derrière moi.

 

Je reste parfois immobile dans les escalators.

 

Je ne considère pas que traverser le périphérique représente une aventure expéditionnesque.

 

J'ai parfois le cœur qui se serre à la vue de certains monuments ou m'extasie de plaisir devant le sublime panorama offert par certains points de vue parisiens et me dis alors comme une touriste égarée : « Ah lala… Notre Dame, elle est quand même grandiose ! »

 

 

A la diète (ou presque)

C'est du délire !

Y a des gens que je connais, ils sont foutus de pas manger de toute la journée, juste grâce à leur force mentale. Ils attendent le soir pour manger ou boire. Moi, je trouve ça carrément délirant !

 

Oui, je pèse mes mots : délirant ! Imaginez que je suis du style à avoir faim toutes les deux heures. Mais pas un petit creux, faim au point que je pourrais me mettre à table. Au point qu'on avait vérifié à une époque si, par hasard, j'avais pas des problèmes au niveau de chais plus quoi qui régule l'assimilation des sucres et autres... Mais non, je suis normale ! (aucun rire dans l'assistance n'est toléré !)

 

Alors je me suis habituée à cet état de fait, je ne dis plus "j'ai faim" à tout mon entourage et je trompe tout ça grâce à des petits trucs. Le matin, je bois (du thé ou de la tisane, bande de gens qui voient le mal partout...) et l'après-midi, je fais comme les petits et prends un goûter vers 16h (mais aussi vers 18h30 pour pouvoir tenir jusqu'à l'heure de dîner...)

 

Bref, tout ça pour dire que si je devais immigrer dans un pays où le ramadan est obligatoire, je crois que je me cacherais dans les toilettes pour manger dans la journée. Et tout ça pour dire aussi que je comprends presque comment on peut tenir toute la journée quand on sait que la récompense ce sera une soupe qui a juste l'air trop bonne que même je copie ici comment ma copine elle la prépare : "Et voilà que je hache menu céleri, persil, coriandre, oignon, que je mixe les tomates, que je coupe la viande, que j’ajoute lentilles, pois chiches, tomates concentrés et farine, avec un petit supplément d’âme de sel, poivre, gingembre et le safran."

 

A taaaaaaaaaaable !