Intibacy - Page 25
-
"je peux faire quelque chose pour vous ?"
Eh bien il se trouve que cette phrase me va comme un gant. C'est dans ma nature. Définitivement. Sans changement possible sauf à faire un effort permanent sur moi-même. Et je crois qu'à mon âge, il faut cesser de se lamenter sur ce qu'on "aimerait" être et vivre simplement (quand c'est possible) ce que l'on est.
Donc, disais-je, c'est acquis : lorsqu'on m'appelle à l'aide, même si je n'aime pas spécialement la personne, même si je suis moi-même très occupée, j'arrive à la rescousse. Il y a quand même une différence entre les gens que j'aime et les autres : je me propose avec plaisir et enthousiasme pour ceux qui m'importent alors que je subis poliment les boulets.Bon, j'ai quand même bien conscience que ce n'est pas juste une belle chose de jouer les scouts toujours prêts à aider. C'est au moins autant une faiblesse qu'une qualité humaine : d'aucuns m'appellent d'ailleurs parfois "maman Sarah" (et je sais très bien que ce n'est pas un compliment, au fond, parce que ça me fait mal chaque fois qu'on me le dit...) et d'autres insinuent que je tiens à être la star, quoi qu'il advienne.
Les premiers ont raison, je crois. En fait, j'ai une énorme tendance à être mère poule. Entendons-nous bien, je ne considère absolument pas les gens que j'aide comme des enfants mais j'aime savoir que tout va bien, que certains soucis sont solubles et que je peux contribuer à rendre les choses plus simples. Et surtout, ça me fait réellement trèèèès plaisir de pouvoir rendre service à ceux qui comptent.
En revanche, ces derniers se trompent totalement. Contrairement à ce que j'imaginais jusqu'à il y a peu, ce n'est pas du tout lié au fait que je souhaite me rendre indispensable ou aimée de tous. Après introspections diverses et variées, je suis sûre désormais que la seule réciprocité qui compte pour moi concerne les gens que j'aime. Je n'ai pas besoin d'être aimée de tous : apprendre que certaines personnes ne me supportent pas ne me fait ni chaud ni froid partant du constat que je me fous moi-même carrément d'elles.
Comme je suis une incurable optimiste (sisi je vous assure...) j'ai décidé de considérer que cette "générosité" (je ne sais pas si c'est le meilleur qualificatif pour parler de ma tendance à me transformer en carpette mais bref...) était une très belle qualité. Pire, je m'imagine que c'est un atout... C'est vrai, on apprend beaucoup en aidant les autres. On apprend professionnellement mais aussi personnellement ! En tout cas je crois que souvent, je m'enrichis au contact de ceux que j'assiste. (car oui, je veux me voiler en partie la face : Je ne veux pas penser au fait que certains me marchent carrément dessus, avec mon aide en plus, en profitant de ma saint-bernarderie...)Quelqu'un dans la salle a besoin de quelque chose ? -
Merci FRADDAK
Sans vous, je ne sais pas si j'aurais tenu le choc.
Pour des raisons diverses, à des occasions que vous ne soupçonnez peut-être même pas, vous m'avez aidé à avancer, à tenir debout, à croire en moi, à me reposer, à voir plus clair.
Vos mots, vos sourires, votre ironie, votre discrétion, vos invitations à dormir, votre insistance à poser des questions, vos courriels mine de rien, vos sms, votre simple présence... ont énormément compté ces derniers mois.J'ai parfois l'impression de m'être imposée, d'avoir pris trop de place mais c'est que j'ai "osé déranger" si peu de monde que vous l'avez payé cher... Je crois qu'aucun mot ne pourra jamais décrire ce que je vous dois alors je vais me contenter d'un merci. (Je ne suis pas sûre que vous me lisiez tous régulièrement mais j'espère que vous lirez ça.)
Voila, je me souhaite de vous garder encore longtemps dans ma vie...
-
Ces choses qu'on voudrait dire....
Ces choses qu'on voudrait dire et dont on sait que leur révélation va tout changer. Trop inattendues sans doute, on sait qu'elles vont surprendre, choquer, alarmer, voire même déplaire. Alors on préfère prendre le risque de les garder pour soi, quitte à s'en vouloir ensuite. Parce que tout le monde sait bien que les non-dits, ça se paye toujours un jour ou l'autre.
Ces choses qu'on voudrait dire mais qui ne sortent pas même si on fait des efforts pour. Alors on se lance des défis : "allez, à 18h30 faut que tu l'aies vu sur le sujet" On va même parfois jusqu'à prendre la grande respiration, celle-la même qui précède le moment où on se jette à l'eau. Et puis ça reste là, coincé au fond de la gorge. Alors que, paradoxalement, ce ne sont pas toujours des choses graves, parfois même c'est ridicule d'insignifiance. Mais ça ne change rien, on a quand même peur de parler.
Ces choses qu'on voudrait dire mais qu'on ne parvient pas à formuler. Trop complexes ou trop volatiles, on ne parvient pas à mettre les mots justes sur ce qu'on voudrait exprimer alors on préfère se taire. C'est parfois un infime détail, parfois un sentiment plus profond. C'est parfois grave parfois frivole. C'est toujours la frustration de ne pas avoir assez de vocabulaire pour s'exprimer.
Ces choses qu'on voudrait dire mais qu'on ne peut pas dire. Parce que quelqu'un vous écoute, parce que e ,'est pas le bon moment, parce que certaines choses ne se disent pas en public. Alors on les dit sans les dire. On les murmure, on les explique à demi-mot, on les pense très fort, on espère les faire comprendre par des gestes, des regards. Sauf que du coup, ces choses là sont souvent les plus sujettes à une mauvaise interprétation... Drôle de quiproquo ou malentendu fatal ? -
5 choses que vous ne saviez pas sur moi (5)
Bon, cette fois-ci, c'est vraiment de la mise à nu parce que j'ai pas envie de rigoler ce soir. Alors du coup je change le thème qui était prévu au début et je me lance : Je ne sais pas dire je t'aime
Ce "Je t'aime" dont il sera question ici, ce n'est pas seulement pour quand on est amoureux. Je parle de dire aux gens qui comptent combien ils sont importants pour moi. C'est une sorte de pudeur qui tourne au n'importe quoi : je ne sais pas montrer mon affection. Je ne sais pas consoler mes amies qui pleurent en les serrant dans les bras. Je ne t'ai jamais raconté que recevoir un sms de ta part le 23 octobre dernier m'a émue aux larmes. Je n'ai jamais dit à mes soeurs combien je les aime ni comme elles me manquent ni comme j'ai une boule dans la gorge, envie de pleurer quand je pense à toutes les choses de leur quotidien que j'ai manquées depuis que je vis loin (et puis en fait si, puisque je viens de le faire...). Je ne t'ai pas remerciée comme je l'aurais dû pour ton coup de fil concerné quand j'étais dans le train et qu'on a dû se rappeler 4 fois. Je ne sais pas si je parviens à te faire comprendre à quel point tu comptes bien plus pour moi que les 50 heures qu'on partage chaque semaine. Je crois que je devrais glisser dans ma prochaine lettre quelques mots pour que tu saches un peu de ce que je ressens...
Si je veux y penser un peu je crois que tout ça, c'est pathétiquement lié au fait que j'ai peur que ce ne soit pas réciproque. C'est juste ça en réalité, un problème de confiance en soi.
Et du coup, j'admire les gens pour qui faire la bise est naturel. J'envie parfois les personnes capables d'exposer leurs sentiments tout simplement. J'aimerais savoir faire comprendre aux gens ce que je ressens. Alors en vrai dans ma vraie vie que j'ai, je me contente d'espérer qu'ils comprennent grâce aux gestes que je fais, grâce au fait que je retiens leur date d'anniv, grâce au fait que je m'inquiète d'eux, grâce au fait que je sais qu'ils n'aiment pas le chocolat, grâce au fait que ce n'est même pas une corvée de leur chercher un nouveau bouton de fenêtre... Alors en vrai dans ma vraie vie que j'ai, je le leur dis en plaisantant, que je pense à eux...
Mais en vrai, vous le savez, hein, que je vous aime ?