Challenge week : la solidarité, ça continue...
Ce soir, je vais en Kabylie.
Ce sera ma première fois.
J'ai hâte et en même temps j'ai très peur.
J'ai pourtant une petite idée de ce qui m'y attend... mais impossible d'y aller l'esprit tranquille.
D'abord, une partie de ma visite sera dédiée à notre découverte réciproque. Que ce soit conscient ou pas.
Moi, je sais déjà que je vais écouter, fascinée, cette langue à laquelle je ne comprends rien (ça me fait toujours une drôle d'impression de ne pas même pouvoir saisir une parole...)
Eux, ils vont me regarder évoluer, pour pouvoir décider s'ils vont me faire confiance ou non.
Ensuite, je vais écouter et expliquer et donner des conseils et apporter mon aide à cette famille. Officiellement, je suis censée aider leurs enfants à faire les devoirs. Sauf que généralement, ça devient un peu plus que ça. La relation évolue doucement et j'en viens à discuter de tout et de rien : de la maîtresse qui n'a pas été gentille, de maman qui a oublié de signer l'autorisation pour aller au musée, de papa qui comprend pas que c'est la mode des chemisiers fuschia, de "t'as vu le dernier épisode de winx club?" ...
Mais ne nous y trompons pas, à raison d'une visite par semaine, c'est en réalité moi qui vais m'enrichir en faisant ce que j'aime le mieux : faire profiter les autres de ce que je sais, partager du temps avec des enfants, découvrir une autre culture... Et cerise sur le gateau, je vais même avoir l'air généreuse...
Et si cette fois-ci j'ai très peur, c'est parce que cette famille a mis beaucoup d'espoir sur mes épaules. Je crois même qu'ils s'attendent presque à un miracle. Or, je sens que, au mieux, mon intervention ne suffira pas à atteindre les objectifs pour la fin de l'année scolaire et au pire, je n'ai pas les compétences requises pour les aider. Et je voudrais tellement que leur espoir ne soit pas trop déçu...