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Intibacy - Page 20

  • Rewind

    2007 c'est :



    Amsterdam

    Angoulême

    Lille

    Nantes

    Nice

    Rouen

    Saint-Malo

    Strasbourg

    Toulouse

     

    Un divorce.

     

    Des expo, sur les poubelles de stars à la Maison de la Photographie, sur l'Arménie au Louvre, le Design au Grand Palais

    2 journées de basket (du masculin et du féminin)

    1 soirée foot (à l'époque Lyon avait ses chances en LDC...)

    Beaucoup de Mafia (Les Affranchis, les Sopranos, American Gangster…)

    Du théâtre public et privé avec les Brasseurs, Jacques Gamblin et François Morel ou encore Lorant Deutsch
    Des cocktails à la vodka qui rendent le sol mouvant

     

     

    De la colocation, un déménagement, un emménagement.

     

    De la colère, du désir, de la régression, de l'amitié, de la culpabilité, de la frustration, de l'égoïsme, du recul, du soulagement, de la tendresse, de l'inquiétude, de l'amour, de la tristesse, de l'espoir, de la maturité, de la patience, de la générosité, du bonheur, de l'hésitation

     

     

     

     

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    Des torrents de larmes.

    Des tentatives de sourires.

    Des explosions de rire.

     

     


    L'année où j'ai lu "Moi, je" et où j'ai appris à le dire très fort.
    L'année où je suis devenue égoïste ?

  • Les choses que je ne fais pas seule...


    Et voila qu'un jour, on a des tonnes de choses à faire seule, donc. Et parce qu'il ne faut pas mentir (enfin si, on peut, mais pas à soi-même…) il faut avouer aussi que si le fait d'être désormais célibataire ne me pose pas de problème existentiel, certaines choses, seule, c'est tout simplement pas possible.

    Au début, quand c'est tout neuf, on est plein de fougue, on est foufou alors on tente tout et n'importe quoi… mais y a des loupés, du coup, ça va de soi....

     

    Par exemple, on tente d'aller manger des sushi un soir après le ciné et on s'aperçoit qu'on aurait dû prévoir un bouquin pour occuper le repas.
    Ou on fait du lèche-vitrine pour trouver des chaussures de fille et puis on n'ose entrer dans aucune boutique parce qu'on a peur de se faire avoir par une vendeuse très douée qui aura vu l'hésitation de la proie facile. Finies aussi les soirées Eurovision ou Miss France devant la télé : si y a personne pour faire les critiques avec moi, quel intérêt ?

      

    Alors on se rend à l'évidence, que ce soit avec son homme ou une copine, des amis, de la famille... certaines fois, on doit tout simplement renoncer à certains projets si on ne trouve personne pour nous accompagner... 

      

    Donc déjà, plus jamais d'expo ou de musée toute seule. Le plan loose « j'occupe mon dimanche après-midi en allant toute seule au musée » c'est pas faisable par moi, la bavarde. Ne pas pouvoir m'exclamer, échanger, débriefer pendant la visite mais surtout après, ça me déprime.



    Le théâtre ou les concerts, pareil ! (bizarre a priori quand on pense que le ciné c'est tout à fait ok !) J'ai trop la sensation que ce sont des moments qu'il faut partager. Je n'ai même pas essayé, je n'envisage tout simplement pas.



    Paradoxalement, je me mets ici aussi la salle de sport. C'est moi qui y avais traîné mon amoureux, à l'époque et pourtant, je n'y ai plus mis les pieds depuis qu'il n'est plus là. Aller gigoter sur mon step si je peux pas rigoler avec quelqu'un, je n'ai pas envie, je ne parviens pas à me motiver. Je vais chercher un cours genre samba une fois par semane à heure fixe.



    Et puis vient ZE point noir pour moi : les vacances. On fait quoi de ses congés quand on n'a plus personne avec qui partir ? Comme pour les expo, on tombe sur le problème de découvrir des lieux nouveaux sans pouvoir échanger. Et là, on touche du doigt le souci n°1 : jamais de la vie je ne vais demander « Dis, je peux passer des vacances avec toi ? » même à mes amis les plus proches. Je n'ose pas, tout bêtement. J'ai peur de déranger. C'est simple, en 2007, j'ai économisé 2 semaines de vacances…



    Ahem… toussotons toussotons… ne faisons pas la prude... [Girly but Sexy, aide-moi à trouver la force de continuer!] abordons aussi l'aspect un peu plus... intime ?
    Alors je ne dis pas que tout contentement est impossible seule mais le DIY, ça va bien 2 minutes… Au bout d'un moment, on devient très d'accord pour qu'un membre de la gent masculine vienne vérifier que tout fonctionne encore. Meuh non... Pas genre contrôle des niveaux, je vous sens interloqués là-bas, au fond... Non, façon « mais d'où on a vu que je couchais pas le premier soir, beau brun/blond/roux/méché ? Je suis une femme du 21ème siècle, l'ami, viens donc prendre un dernier verre… »
  • Les choses que je fais seule...

    Et un jour, il a bien fallu me rendre à l'évidence : après plus d'un tiers de ma vie passée en couple, à 2, avec ma moitié, mon chéri… j'étais désormais célibataire, en solo, seule. Je veux dire : pour la première fois de ma vie, mon quotidien allait désormais ne dépendre que de moi.

     

    Plus personne pour me rappeler les factures en retard, pour aller acheter le pain quand j'ai la flemme, pour venir avec moi au ciné, pour me donner son avis sur la robe dont j'ai envie, pour m'écouter raconter ma journée de boulot, pour montrer ses gros muscles quand M. le voisin fait le cirque…


     


    Donc, non seulement j'allais devoir gérer le quotidien seule mais en plus, entre mon célibat et ma timidité (mais je vous jure que si !!) naturelle façon j'ai peur de déranger, il a aussi fallu que je me rende à l'évidence : j'allais devoir occuper une partie de mon temps libre toute seule.

     

    Dire qu'il n'y a pas des moments où je me suis retrouvée en pleine panique serait mentir. J'ai connu les affres du « mais c'est n'importe quoi ! Tu ne sais même pas ce que c'est que de passer une heure toute seule, tu ne vas pas tenir ! Tu vas avoir besoin de parler à quelqu'un, n'importe qui et tu vas devenir la proie des psychopathes ou pire, des chefs de secte… »

     

    Et en même temps, j'étais emplie d'une fierté et d'une sérénité nouvelles. Je me sentais très forte, prête à affronter tous les défis. Rien ne me faisait peur et il allait bien falloir que je me prouve un jour que j'étais grande, que j'étais un individu à part entière et non pas un morceau de quelque chose…



     


    Je fais donc désormais un tas de choses par moi-même.

     

    Il y a par exemple les courses. Je ne choisis que les choses qui me font plaisir. Et puis, je décide du menu. Envie de faire une orgie de houmous et rien d'autre ? Envie de me gaver de pop corn ? Je ne me demande plus si c'est possible : On y va !!!

     

    Miracle : les factures sont payées dans les temps, ou au moins suffisamment pour n'avoir encore reçu la visite d'aucun huissier. Le plombier m'a presque prise au sérieux et le propriétaire me parle avec respect.

     

    Aller au cinéma sans compagnie ne me pose aucun problème. C'est même un plaisir. 

     

    Je fais de très longues balades à pied dans ma ville. Je m'extasie devant telle vue sublime ou m'arrête pour contempler le touchant tableau qui apparaît au détour d'une ruelle. Je prends même des photo.

     
    Et la vraie surprise, c'est que j'ai beau être la plus bavarde des personnes, la perspective de passer des week-ends entiers seule ne me stresse pas. Ca m'arrive assez régulièrement. Je reste des heures entières à ne voir ni parler à personne... et ça va ! Je ne me mets pas à pleurer.

     
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    Je ne déplore donc jusqu'à présent aucune crise de larmes face au désespoir de n'avoir personne sous la main à martyriser. Je ne crois pas que c'était le cas avant mais je suis certaine désormais que l'autre ne sera jamais une béquille, que je me supporte
     
    Mieux, je crois que je m'aperçois que j'ai besoin d'avoir des moments juste avec moi. En tête à tête avec moi-même.
     
    Ah bien sûr...
    C'est to be continued...
    Parce qu'il y a aussi toutes ces choses dont on s'aperçoit très vite,
    qu'on ne peut/veut pas les faire seule...


  • Contemplative

    Les gouttes d'eau sur la vitre de la voiture quand il pleut. Laquelle va glisser en premier ? Pas toujours celle sur laquelle j'aurais parié. Et mon doigt de suivre, bien au sec, le chemin tracé par ces dégoulinades.

    Le sable qui coule entre mes doigts. Celui beige et parfait d'une plage de la côte basque. Il file, glisse, passe sans bruit ou presque. Et ma main, inlassablement, s'emplit d'une poignée de plus et continue le manège.

    Les gens qui passent dans la rue. Affairés, nonchalants, rieurs, en pleurs. Seuls ou non. Le nez au vent, le téléphone à l'oreille. Flux et reflux d'inconnus teinté parfois de visages familiers.

    Les secondes qui s'égrennent sur la pendule. Numérique ou mécanique. La valse de la trotteuse sur l'horloge de la gare. Le défilé des chiffres sur la montre accrochée à un poignet.

    Les vagues grises ou bleues qui viennent rouler, se briser, mourir, éclabousser. Leur bruit toujours différent mais si caractéristique. La couleur de l'écume, l'odeur des embruns, la forme du rivage.

    L'enfant endormi. Abandonné aux regards indiscrets. Son souffle léger. Ses soupirs imperceptibles. Ses mimiques rêveuses. L'odeur de son sommeil. La musique de sa respiration. 

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    Des heures entières silencieuse et fascinée par ces ballets improvisés.