Ça fait quelques temps que cette discussion revient régulièrement à l'ordre du jour dans ma vie : je pense qu'il n'y a pas de hasard si je suis née au mois de mars. Je suis faite pour être le mois de mars. Il me représente complètement.
Je suis une personne profondément giboulétienne.
Capable des emportements les plus enflammés et de la timidité la plus maladive. Cartésienne invétérée et émotive forcenée.
En bref, tout ça pour vous dire que cette météo cataclysmique, ce ciel tout bleu qui laisse soudain la place à une averse de grêle, ce printemps bourgeonnant qui a pourtant des airs d'hiver, cette envie de robettes légères et d'aprem glandouille au coin de la cheminée, c'est moi.
Aujourd'hui, je crois pouvoir affirmer que je me suis rarement autant respectée et ressemblée de ma vie. La personne que je « propose » aux autres est vraiment très proche de celle que je suis profondément. Je suis fière comme jamais de ce que je suis capable d'accomplir. Seule et malgré le regard des autres, parfois. Impossible de compter le nombre de mes sourires et fous rires hebdomadaires. Je suis sereine et heureuse quand je m'arrête sur la vie que je suis en train de construire.
En ce moment, c'est comme si chaque jour était une épreuve, un parcours chaotique à l'issue incertaine. Je ne me suis jamais sentie aussi perdue de ma vie. M'est-il déjà arrivé d'être si peu sûre de moi ? Et puis il y a ce noeud persistant dans la gorge, celui qui vous fait dire "je suis au bord des larmes". Jamais il ne m'a fallu ravaler (physiquement) mes larmes aussi souvent qu'en ce moment : j'ai la sensation d'être sans cesse à deux doigts d'éclater en sanglots.
Ce n'est pas de la méthode Coué lorsque j'affirme que je suis heureuse. Je le suis.
Mais je crois que j'ai été durablement déstabilisée par les décisions que j'ai prises ces derniers mois. Et aussi par certaine que je ne comprends toujours pas et qui a été prise pour moi.
Toutes ne laissent pas présager de mauvaises choses pourtant, loin de là.
Mais même très positives, ces décisions choisies ou subies ont des répercussions beaucoup plus grandes que je ne m'y attendais, probablement.
Au fond, il me semble surtout que je suis atteinte d'un mal générationnel : je me refuse à grandir, à faire le deuil d'êtres qui me sont chers et de ce qui aurait pu être. Parce que je sens bien, au fond, que c'est contre ça que je lutte en ce moment : une sensation de perte, de manque, de vide.
Vraiment renoncer à certains espoirs, projets, envies, souhaits, gens...
Accepter de ne regarder QUE demain.