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Intibacy - Page 21

  • Martialis

    J'ai piqué ce titre parfait à Lamarrie)
     
     
    Ça fait quelques temps que cette discussion revient régulièrement à l'ordre du jour dans ma vie : je pense qu'il n'y a pas de hasard si je suis née au mois de mars. Je suis faite pour être le mois de mars. Il me représente complètement.

     

    Je suis une personne profondément giboulétienne.

     

    Capable des emportements les plus enflammés et de la timidité la plus maladive. Cartésienne invétérée et émotive forcenée.

     

    En bref, tout ça pour vous dire que cette météo cataclysmique, ce ciel tout bleu qui laisse soudain la place à une averse de grêle, ce printemps bourgeonnant qui a pourtant des airs d'hiver, cette envie de robettes légères et d'aprem glandouille au coin de la cheminée, c'est moi.



    Aujourd'hui, je crois pouvoir affirmer que je me suis rarement autant respectée et ressemblée de ma vie. La personne que je « propose » aux autres est vraiment très proche de celle que je suis profondément. Je suis fière comme jamais de ce que je suis capable d'accomplir. Seule et malgré le regard des autres, parfois. Impossible de compter le nombre de mes sourires et fous rires hebdomadaires. Je suis sereine et heureuse quand je m'arrête sur la vie que je suis en train de construire.
     
    En ce moment, c'est comme si chaque jour était une épreuve, un parcours chaotique à l'issue incertaine. Je ne me suis jamais sentie aussi perdue de ma vie. M'est-il déjà arrivé d'être si peu sûre de moi ? Et puis il y a ce noeud persistant dans la gorge, celui qui vous fait dire "je suis au bord des larmes". Jamais il ne m'a fallu ravaler (physiquement) mes larmes aussi souvent qu'en ce moment : j'ai la sensation d'être sans cesse à deux doigts d'éclater en sanglots.

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    Ce n'est pas de la méthode Coué lorsque j'affirme que je suis heureuse. Je le suis.

     

    Mais je crois que j'ai été durablement déstabilisée par les décisions que j'ai prises ces derniers mois. Et aussi par certaine que je ne comprends toujours pas et qui a été prise pour moi.
    Toutes ne laissent pas présager de mauvaises choses pourtant, loin de là.
    Mais même très positives, ces décisions choisies ou subies ont des répercussions beaucoup plus grandes que je ne m'y attendais, probablement.
     
    Au fond, il me semble surtout que je suis atteinte d'un mal générationnel : je me refuse à grandir, à faire le deuil d'êtres qui me sont chers et de ce qui aurait pu être. Parce que je sens bien, au fond, que c'est contre ça que je lutte en ce moment : une sensation de perte, de manque, de vide.

    Vraiment renoncer à certains espoirs, projets, envies, souhaits, gens...

     

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    Accepter de ne regarder QUE demain.

  • Faille spatio-temporelle

    Au moins dix ans. Dix ans sans se parler. Dix ans sans se voir. Dix ans sans nouvelles.

    Et soudain elle est là, en face de moi, avec ses 3 chéris. Et je crois que ces dix ans, je les ai imaginés.

    Parce que tout est juste, naturel.

    Oui, c'est parfaitement normal. De la rejoindre à la sortie du boulot et de lui sourire et de lui faire un bisou au son de Madonna. De regarder jouer le premier né tout rigoleur. De m'intéresser sincèrement à des souvenirs d'enfance de son amoureux. De prendre le petit dernier dans les bras le temps qu'elle mette sa veste. De dire oui avec plaisir à une soirée avec eux 4. De parler de tout et surtout, de rien justement.

    Ces retrouvailles comment dire... Ce n'est pas qu'il n'y avait pas d'émotion à la revoir mais je n'avais pas le coeur qui battait plus vite d'excitation (même si j'étais un brin surexcitée, comme avant d'ouvrir les paquets sous le sapin de Noël...) ni de trémolos dans la voix, pas plus que je n'ai été submergée par l'envie de la serrer dans mes bras. Non, je l'ai embrassée comme si on s'était vues la veille parce que, je crois, elle a été là tout ce temps.

    On n'a pas eu besoin une seule fois d'utiliser le fameux "tu te souviens quand...?", on a parlé à bâtons rompus. Tous les 4.

    Pendant ces dix ans, j'ai continué à lui écrire des lettres dans ma tête probablement. Je lui ai tout raconté déjà. Ou mieux, je n'ai pas besoin de lui raconter : elle sait. C'est tout.   

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    J'ai fort peu scrupuleusement piqué une image de ses mains parce qu'elles sont ce que ce qui me permettrait à coup sûr de la reconnaître si on participait un jour à un remake de tournez manège. En plus, là, elles sont occupées à entourer un de ses bébés et c'est tellement tellement elle...

     

    free music
  • So sweet home

    Home c'est pas forcément where the heart is. C'est where le costume de rigolotte bien sympatoche peut être posé à l'entrée ; where -consciemment ou non- je lâche au moins un peu prise ; where les silences ne sont pas synonymes de malaise.

    Home is...

    Une fin de journée Lush, coupe-cuticule, mystery lemon cake, love actually, bière, tartine au fromage. Qu'on appréhendait autant qu'on l'attendait et lors de laquelle tout a semblé si naturel qu'on a eu l'impression d'avoir été dans une bulle, une bulle de girlietude et de sourires et de je sais pas trop quoi qui fait du bien.

    Une soirée au coin du feu pleine de clichés, à boire des ti-punch au Père Labat de là-bas accompagnés de tartines au beurre salé, en regardant des yoles de 1789 reconstruites au 20ème siècle par des fous d'histoire et de bâteau, au son de l'accordéon, en grignotant un livre ou deux.

    Un après-midi devenu 24h lors desquelles on mange de la galette, on emprunte son pyjama, on regarde JoWil comme des zombies, on se raconte à bâtons rompus, on soupire intérieurement de béatitude devant l'abandon de la merveille qui s'est endormie dans ses bras. 

    Un pique-nique sur le plancher à rire comme on l'a tout de suite fait, à partager du quotidien, à se raconter 1001 détails qui ne compteraient probablement pour personne d'autre mais que l'autre semble pourtant écouter avec intérêt, à ne pas être toujours d'accord mais est-ce si grave ?

    Un appartement qui n'est pas le mien, où je découvre Frank Capra, où je prends des forces avant de devoir assumer la décision que je viens de prendre, où je prépare moi-même de l'eau chaude quand l'envie m'en prend, où je pique des fous rire, où je suis associée à tout son quotidien.

    Une pléiade de moments où se télescopent le silence concentré, les délires hystériques, les larmes qui coulent en silence mais pas en secret, les discussions sur la vie et le shampoing et les connardinho, les soupes impromptues et ses mains si douces. 

     

    Ah mais finalement si, home is bien where my heart is...

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  • Souviens-toi

    Je me souviens que ma première impression ne fut pas forcément flamboyante.

    Je me souviens d'avoir pensé que tu aurais plein de choses à apprendre.

    Je me souviens d'avoir été étonnée de constater que c'est moi qui ai appris.

    Je me souviens de milliards de fous rires.

    Je me souviens de conversations sérieuses aussi. Voire même très sérieuses, parfois.

    Je me souviens que ça m'inquiétait d'être aussi naturelle, aussi vite, en ta présence.

    Je me souviens que ta présence me rendait souvent très (trop) consciente de la mienne. 

    Je me souviens d'une fois où c'est ta voix au bout du fil qui m'a réveillée.

    Je me souviens avoir eu peur de n'être qu'une sorte de soutien logistique et moral.

    Et puis je me souviens qu'un jour, c'est moi qui ai eu besoin d'aide, et que tu as accepté de te lever aux aurores.

    Je me souviens de disputes, que tu as (presque) toujours eu l'élégance de venir éteindre.

    Je me souviens que c'est ton odeur qui me disait si tu étais dans les parages.

    Je me souviens que tu m'as donné confiance en ce dont j'étais capable. 

     

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    Je me souviens surtout que je n'aurais jamais imaginé qu'un jour tu ne ferais plus partie de ma vie... ou si peu...

     

    J'aurais aimé le savoir dès le départ pourtant, pour me préparer... Mais peut-être en aurais-je moins profité, si j'avais su notre histoire périssable, si j'avais vécu chaque jour comme un sursis ? Peut-être que l'abandon naît de l'impression que le meilleur reste à venir, au fond... Peut-être que le sentiment d'urgence ne laisse la place qu'à la passion et empêche l'intime de s'enraciner...

    J'aurais surtout aimé qu'on me prévienne de ce que le vide béant laissé par l'absence des êtres qui nous sont chers met un temps infini à se combler... 

     

    bb5f311e6507eec327e42d1f90dc9376.jpgAh... faire taire enfin l'espoir que mon absence te pèse encore un peu.