Eh bien il se trouve que cette phrase me va comme un gant. C'est dans ma nature. Définitivement. Sans changement possible sauf à faire un effort permanent sur moi-même. Et je crois qu'à mon âge, il faut cesser de se lamenter sur ce qu'on "aimerait" être et vivre simplement (quand c'est possible) ce que l'on est.
Donc, disais-je, c'est acquis : lorsqu'on m'appelle à l'aide, même si je n'aime pas spécialement la personne, même si je suis moi-même très occupée, j'arrive à la rescousse. Il y a quand même une différence entre les gens que j'aime et les autres : je me propose avec plaisir et enthousiasme pour ceux qui m'importent alors que je subis poliment les boulets.
Bon, j'ai quand même bien conscience que ce n'est pas juste une belle chose de jouer les scouts toujours prêts à aider. C'est au moins autant une faiblesse qu'une qualité humaine : d'aucuns m'appellent d'ailleurs parfois "maman Sarah" (et je sais très bien que ce n'est pas un compliment, au fond, parce que ça me fait mal chaque fois qu'on me le dit...) et d'autres insinuent que je tiens à être la star, quoi qu'il advienne.
Les premiers ont raison, je crois. En fait, j'ai une énorme tendance à être mère poule. Entendons-nous bien, je ne considère absolument pas les gens que j'aide comme des enfants mais j'aime savoir que tout va bien, que certains soucis sont solubles et que je peux contribuer à rendre les choses plus simples. Et surtout, ça me fait réellement trèèèès plaisir de pouvoir rendre service à ceux qui comptent.
En revanche, ces derniers se trompent totalement. Contrairement à ce que j'imaginais jusqu'à il y a peu, ce n'est pas du tout lié au fait que je souhaite me rendre indispensable ou aimée de tous. Après introspections diverses et variées, je suis sûre désormais que la seule réciprocité qui compte pour moi concerne les gens que j'aime. Je n'ai pas besoin d'être aimée de tous : apprendre que certaines personnes ne me supportent pas ne me fait ni chaud ni froid partant du constat que je me fous moi-même carrément d'elles.
Comme je suis une incurable optimiste (sisi je vous assure...) j'ai décidé de considérer que cette "générosité" (je ne sais pas si c'est le meilleur qualificatif pour parler de ma tendance à me transformer en carpette mais bref...) était une très belle qualité. Pire, je m'imagine que c'est un atout... C'est vrai, on apprend beaucoup en aidant les autres. On apprend professionnellement mais aussi personnellement ! En tout cas je crois que souvent, je m'enrichis au contact de ceux que j'assiste. (car oui, je veux me voiler en partie la face : Je ne veux pas penser au fait que certains me marchent carrément dessus, avec mon aide en plus, en profitant de ma saint-bernarderie...)
Quelqu'un dans la salle a besoin de quelque chose ?