Ca faisait un petit bail que j'étais pas allée en boîte. Et à part danser à en avoir des courbatures le lendemain et transformer ma voix en celle d'Amanda Lear à cause de la clope, ce que j'adore faire en boîte, c'est observer mon entourage. J'ai remarqué que y a certains profils qu'on retrouve systématiquement.
Un de mes clichés préférés est le couple amoureux.
Tellement amoureux qu'il ne peut se séparer une seule seconde. Vous voyez le genre ?
Non ?
Alors imaginez un peu une sorte de hall de gare aux couleurs flashy, plein à craquer de musique, de fumée de cigarette, de gens. Des gens qui se trémoussent, vous bousculent, tentent de se frayer un passage vers le bar, se hurlent des trucs du genre : « tu m'accompagnes aux toilettes ? » ou encore « t'as vu la bonnasse là-bas ? »
Ca y est ? Vous êtes avec moi ? Vous vous sentez (y compris au sens propre) au chaud, au bruit, dans la foule ? Vous êtes tout moites de sueur ? Mesdames, vous sentez sur vos fesses la main du type derrière qui pense que nous ne savons pas faire la différence entre un contact fortuit et l'insistance du gros balourd ? Messieurs, vous apercevez les deux pouffinas qui ricanent comme deux ado prépubères derrière leurs mains en vous montrant du doigt ?
Alors tournez un peu la tête sur le côté. (attention, on part du principe qu'en ce moment, c'est une musique bien excitée qui passe, hein ? On n'est pas en plein quart d'heure américain ! Quoi ça n'existe plus ? Quoi j'ai deux siècles de retard ?) Donc quand vous aurez tourné la tête, vous pourrez admirer un couple enlacé, elle accrochée à son cou comme à une bouée, lui les mains glissées dans les poches fessières de son jean taille basse top cute. Et ils dansent collés très serrés, souvent langues très mêlées, sur un rythme des plus lents, pendant qu'autour d'eux la foule s'agite comme des pantins désarticulés et hurle et siffle et se déchaîne…
Je sais bien qu'en théorie je devrais être émue de cet amour si fort qu'il permet aux tourtereaux de s'isoler du monde extérieur, je devrais trouver ça soooo kawaï mais honte à moi, je les trouve surtout ridicules ces couples. Et quand je fais partie des déchaînés sur la piste (ça m'arrive quand mes rhumatismes me laissent en paix) y a même des fois où ça m'agace de devoir les considérer comme un élément du décor gênant mes mouvements.