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Blog me tender - Page 61

  • Quand j'étais petite

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    Quand j'étais petite, je fabriquais des bateaux pirates sur la balancelle du jardin, recouverte de couvertures. J'y attachais des coffres et des valises, je rassemblais quelques livres, je prenais mon goûter et hop, j'embarquais pour des aventures magiques en compagnie de mes sœurs avec qui on passait des aprem entiers à inventer des histoires.
    Déjà, quand j'étais une petite minus, je demandais à maman d'étaler de grands draps sur la table du séjour et je vivais sous cette cabane improvisée.

    Quand j'étais petite, on me demandait sans cesse si j'avais bronzé sous une passoire et ça me faisait beaucoup de peine.

    Quand j'étais petite, je lisais tout ce qui me passait sous la main. Tout. Je lisais tout le temps, les emballages, les pub, les livres empruntés à la bibliothèque, tous les « J'aime lire » chez ma nounou, la série rouge toute belle des histoires d'Arthur et Émilie chez ma copine de CP, les topolino en Italie... Je m'en faisais offrir à Noël et pour mes anniversaires, au grand dam de ma cousine.
    Et puis, j'ai été plus si petite, et j'ai pris l'habitude de mettre mon réveil une demi-heure plus tôt pour pouvoir lire un peu avant de partir pour les cours.

    Quand j'étais petite, je rêvais de porter des tailleurs dans le boulot que je ferais et aujourd'hui, je me bats pour ne pas le faire.

    Quand j'étais petite, j'adorais l'école. Je devais être la seule enfant de France à attendre avec plaisir la rentrée des classes de septembre. Et pas seulement pour les copines. Pour apprendre aussi. J'étais première de la classe assez tranquillement, sans fanfaronnade, juste parce que c'était un plaisir d'être là.
    Paradoxalement, je me suis beaucoup ennuyée, alors je parlais en classe. Tous mes bulletins depuis le primaire portent une mention sur mon bavardage... Plus tard, je me suis mise à écrire des nouvelles ou des lettres.

    Quand j'étais petite, j'ai passé une journée à l'école en chaussons parce que j'avais pas pensé à mettre mes chaussures.

    Quand j'étais petite, j'avais une tonne d'amis. Des filles et des garçons. J'étais invitée à plein d'anniversaires, je parlais à plein de monde pendant les récrés. On faisait comme si on était Wonder Woman ou X Or et on se créait des pouvoirs magiques ou on cuisinait les marrons à l'automne ou les cerises vertes au printemps. Et on se parlait des heures au téléphone.
    Et puis le week-end ou les vacances, je passais des journées entières toute seule dans ma chambre, à écouter des cassettes de Wham ! ou à lire des énormes romans. Ou plantée devant la télé à regarder croque vacances ou des VHS de dessins animés comme la Princesse Millenium.

    Quand j'étais petite, j'ai tué ma tortue parce que je l'avais posée sur la radiateur pour pas qu'elle ait froid pendant mes vacances.

    Quand j'étais petite, je posais ma tête sur le torse de mon père quand les soirées des grands duraient trop longtemps et j'écoutais le soin de sa voix qui résonnait à l'intérieur. Je me souviens avec précision de nombreux détails de mon enfance mais d'aucune de ces conversations. Je perçois juste la sensation un peu magique de mon monde d'enfant rêveuse qui vivait de façon autonome au milieu de leur monde d'adulte...

  • Tellement proches

    tellement proches.jpgAu départ il y a trois frères et sœurs. Tellement proches.
    La sœur gérante de supérette, mariée à un exGO et mère de 2 garçons dont un hyperactif qui accumule les bêtises. Le frère avocat, dont la femme mère au foyer s’occupe de donner la meilleure éducation possible à leurs 2 filles dont la plus grande, encore à la maternelle, joue de la trompette, de la guitare et du piano et chante en allemand dans le texte. La petite dernière vendeuse dans le commerce de la grande, célibataire et un peu perdue.

    Et puis il y a aussi le père de l’ex-GO, les copains de thé dansant, la baby-sitter, les clients de l’avocat, l’institutrice, les employés de la grande sœur, le mec de la petite sœur, la mamie qui veut passer le permis…

    Ça commence comme une sitcom : une soirée réunissant cette famille tellement proche. Un dîner en famille auquel personne n’a vraiment envie d’assister, des gags visuels, des phrases choc, des situations apocalyptiques qui font que j’ai ri bien fort en découvrant tout ce petit monde.

    Quand tout à coup... il y a comme un hic, un os, un grain de sable, un souci… Ça y est, je suis attachée à tout ce petit monde et pile là, ça bascule. Pas dans le n’importe quoi -si vous suivez un peu, vous avez noté qu’on y est déjà- non, juste dans une ambiance différente. Il reste des rires oui, mais pas seulement. Il y a aussi de l’émotion quand même, et l’envie puérile que ça se finisse bien.

    Les acteurs sont tout pile parfaits, d’une justesse et d’un à-propos géniaux. Vincent Elbaz est toujours mon amoureux secret, Isabelle Carré pile à sa place dans ce rôle inhabituel, Omar Sy sur le fil ne tombe pas dans la caricature. Mention spéciale à Pierre Bénichou juste génial : drôle et attendrissant dans son rôle de coiffeur chauve et perruqué à la retraite.

    Je ne vais pas dire que ce film m’a fait réfléchir sur le sens de la vie bien sûr mais il m’a emportée tout bêtement. J’ai passé un bon moment avec cette famille loufoque, qui ne pourrait pas être la mienne, qui n’est a priori pas très crédible et à laquelle pourtant, le casting a réussi à me faire croire.

    On y parle en francs parce que ça se passe dans les années 90, on y revoit les modems qui se connectent en faisant le bruit du téléphone, on découvre d’horribles immeubles cristoliens, bref, j’ai trouvé ce film vraiment drôle (j’ai ri aux éclats plus d’une fois), tendre, tout mimi, émouvant et joyeux.

    Ca sort demain et sincèrement, si vous avez envie d’une chouette comédie française pas obsédée par les clichés générationnels, ben faut y aller.

  • A la belle étoile

    Alors donc, ainsi qu'abordé très rapidement il y a quelques temps, j'ai dormi à la belle étoile pour la première fois. Oui, je vous entends, il était temps...
    J'ai déjà dormi sous la tente, bien sûr. Mais ce n'est pas la même chose parce que si fine soit-elle, la toile de tente crée une impression de maison, de lieu qui protège. Or, le sommeil est tout de même un moment où on s'abandonne complètement.

    J'ai décidé soudain que je ne voulais pas dormir à l'intérieur, qu'il était plus logique et plus naturel de rester dehors.
    Dont acte.

    Posée sous les grands pins dont les cimes se balancent lentement dans le vent,les yeux grands ouverts sur l'obscurité. Je distinguais à peine le noir du ciel de celui un peu moins profond des branches.
    J'ai tenté de capturer cet instant de nuit mais je n'ai pas réussi. Chaque jour, de mon lit improvisé, j'ai ouvert les yeux sur ça :

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    Chaque soir, je me glissais sous une montagne de couverture. Très vite, le bout du nez et les pommettes étaient glacées parce que les soirées sont vraiment fraîches dans le coin au printemps.

    Surtout, le bruit apaisant et magique des vagues puissantes de l'océan atlantique me berçait. Un des bruits que j'aime le plus. Rien à voir avec le ressac plus discret de la Méditerranée, la rumeur de l'atlantique est juste indescriptible.

    On ne peut pas dire que je me sois endormie tout à fait rassurée, je me suis même réveillée juste avant l'aube, le coeur battant parce qu'un grattement que je ne reconnaissais pas semblait se rapprocher de moi. Une fois que j'ai osé ouvrir un oeil, j'ai vu qu'il s'agissait juste d'un oiseau...

    Qu'importe, se réveiller avec la lumière du jour puis s'enfouir sous les couvertures pour voler encore quelques heures. Ecouter le murmure de la nature même quand on est si proche de la civilisation, c'est magique.

     

  • Mint tea

    Très vite je me suis aperçue que le thé à la menthe allait émailler mon voyage. Au départ parce que 'on m'en a offert, ensuite parce que chaque fois qu'on s'arrêtait pour boire un verre, je choisissais le thé à la menthe sur la carte. J'ai donc décidé de les noter pour me souvenir de chacun de ces moments.

    Au final j'en ai bu 18 en 9 jours. Ce qui ne fait qu'une petite moyenne de 2 par jour... dont 6 pour le petit déj.

    n°1 : bienvenue au Maroc, voici un petit thé pour te remettre du voyage.
    n°2 : regarde la vue sur la baie de Rabat depuis le jardin des Oudaïas et prends un gâteau aussi, allez... !

    n°3 : après le couscous, il faut, un thé à la menthe !!

    n°4 : un café à J'Dida, en route vers Essaouira et une pharmacie ouverte en ce samedi aprem
    n°5 : sur un bout de table à Oualidia, pour accompagner des beignets tout chauds

    n°6 : petit déj devant le parc à huîtres
    n°7 : devant la cheminée du ryad d'Essaouira

    n°8 : petit déj en terrasse sous le vent à côté des araucarias
    n°9 : à la terrasse du café des surfeurs, pieds au vent et au soleil, à Sidi Kaouiki juste avant une balade en dromadaire sur la plage déserte
    n°10 : au resto de popeye, après ma première pastilla au poulet

    n°11 : petit déj crèpes mille trous et goëlands gourmands qui piquent les beignets dans l'assiette
    n°12 : une terrasse au soleil couchant, épuisée après 2 heures de massage
    n°13 : au chaud devant la cheminée alors que j'étais frigorifiée mais toute joyeuse de ma découverte de l'araignée de mer grillée

    n°14 : dernier petit déj à Essaouira
    n°15 : après un dîner sur la place Jemaa El Fna, verveine pour l'une mais pas pour l'autre

    n°16 : dégustation de khlie (sorte de tuerie que je sais pas écrire) avec mes oeufs et quelques gorgées de thé
    n°17 : dîner avec la coccinelle arrosé de thé à la menthe !

    N°18 : petit déj au soleil, servi par un serveur beaucoup trop lent qui devait avoir compris que je voulais pas partir...

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