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Blog me tender - Page 63

  • J'ai essayé Sia

    Je ne sais pas aller seule à un concert. Impossible. Même quand je ne parle pas forcément à mon voisin.
    Et puis je ne suis pas très forte en musique alors je ne suis pas à l'initiative de mes sorties musicales.
    Autant dire que c'est très mal parti pour que je sorte...
    Heureusement pour moi, je suis très curieuse et mon entourage a l'adorable idée de me proposer des choses.
    Dernière en date : le concert de Sia.

    Alors elle, c'est le total inconnu : aucune idée de qui il s'agit. A part Breathe, qui est une chanson très très connue me rends-je compte.

    La 1ère partie fait un peu peur d'ennui mais heureusement, un mec arrivé de Floride exprès pour voir Sia nous fait rire avec ses anecdotes et ses questions sur les horaires de RER pour Reims. Lumière. Musique. Apparition de sortes de silhouettes fantomatiques et enfantines éclairées à la lumière noire : Buttons à la mise en scène sautillante et hyper originale me fait entrer de plain pied dans l'univers de Sia. Et ça commence très bien.

    Délire, non ?

     

    Elle est beaucoup plus jeune que je ne l'imaginais. Et bien plus foldingue aussi. Elle nous parle entre les chansons, nous explique sa tournée, demande des traductions au 1er rang pour nous parler en français, délire sur sa moustache... Elle est surtout hallucinante de professionalisme, de façon noble. Sa voix est toute éraillée mais capable de puissance à me scotcher sur place. Avant chaque chanson, elle baisse la tête, quand elle la relève, elle nous emporte dans l'émotion qu'elle a choisie. Même quand elle vient de passer 5 minutes à gérer un fou rire.

    Il y a les moments où je danse, ceux où je souris, d'autres où j'ai la chair de poule. Comme quand elle commence cette très belle reprise des Pretenders (I go to sleep) ou encore quand elle s'est mise à chanter Soon we'll be found, qu'elle interprête en langage des signes en utilisant ses mains mais aussi son visage et tout son corps. Oui, on peut être très expressif juste avec le corps.
    Et surtout, surtout, elle m'a emmenée dans le tunnel magique dont on ne voit pas la fin : celui qui fait penser à l'oubli des moments de lâcher prise. Je m'en suis comme réveillée à certains moments, juste le temps d'une reprise de conscience fugace puis suis repartie. Et ces moments extatiques sont assez rares pour que j'en aie été éblouie.

    Pour toutes ces raisons et d'autres que je ne sais pas mettre en mots, merci Sia.

  • MégaBookCrossing à Paris

    Toujours, souvent, il y a un livre dans ma vie. Et comme les lire ne me suffisait pas, comme en parler est de plus en plus difficile dans cette société collée à ses écrans, je me suis mise à les semer, mes livres. Ça s'appelle du bookcrossing.

    Au départ, c'est génial, enthousiasmant, kiffant : laisser ses livres dans l'espoir qu'un autre les trouve, chercher sans cesse à repérer ceux laissés là par d'autres... et puis au bout d'un moment, on se dit que c'est trop solitaire comme plaisir, on veut vivre des émotions en groupe. Alors tous les bookcrosseurs ont eu l'idée de se réunir dans un parc, pendant 2 heures, pour faire une orgie de chasse aux livres. Et c'est tellement joyeux, c'est tellement de bonheur qu'on décide de recommencer et de faire ça une fois par an au moins. Ça s'appelle un MBC ou mégabookcrossing.

    Chaque année depuis lors, 1 à 2 villes sont le point de ralliement de tous les bookcrosseurs motivés de France et d'ailleurs (Belgique, Allemagne, Nouvelle-Zélande...). Cette année, c'est Paris qui s'y colle. Le 23 mai, de 15 à 17h, les Buttes Chaumont sont le théâtre d'une rencontre livresque d'un genre un peu particulier. Nous allons parcourir le parc et y cacher des livres et j'aimerais que vous veniez tous !

    Parce que oui, l'essence du bookcrossing est l'ouverture à l'autre. Il va donc de soi que vous êtes tous invités : vous pourrez peut-être trouver un livre qui vous plaît, oser même discuter avec le joyeux luron qui vient de laisser son bouquin sur un banc ou dans un buisson.
    Le bookcrossing, c'est anonyme et gratuit. Il n'est même pas besoin d'être inscrit pour en faire. Il suffit d'aimer les livres et d'avoir envie de les partager avec les autres.

    Et si vous passez par là, vous ne serez pas seuls parce que comme chaque fois, des curieux nous demanderont ce qu'il se passe, d'autres plus timides prendront un livre en catimini, certains livres disparaîtront tout simplement dans la nature, des sceptiques nous regarderont de loin, des enthousiastes s'inscriront sur le site...

    Peu importe, nous auront approché encore un peu plus notre but, la devise du bookcrossing : faire du monde une bibliothèque.

     

    Vous ne savez pas encore quoi faire samedi prochain ???

    Infos pratiques :

    Paris, Parc des Buttes Chaumont
    23 mai de 15 à 17h
    Le site dédié à l'évènement

  • Pas à paix

     

     

    Any time tomorrow I will lie and say I'm fine
    I'll say yes when I mean no

     

    Hier soir je suis rentrée à pied.
    Un peu plus tôt dans la journée, j'avais également marché de Montparnasse à Opéra.

    Pas d'exploit, non. Juste la première fois depuis un moment que je n'étais pas rentrée à pieds. Ca faisait des semaines que je n'en avais pas eu la force l'envie.

    J'allais descendre dans le métro et puis j'ai allumé mon ipod, remonté les escaliers et suis partie à pied. La musique était au niveau sonore suffisant pour me couper des autres, les rumeurs des voitures tout juste audibles, mais pas pour couvrir le bruit de mes pas.

    Il était tard, je n'avais pas encore mangé alors j'ai grignoté des frites sur le chemin. Puis me suis mise à fredonner à voix basse, juste assez fort pour entendre ma propre rumeur dans l'oreille. J'ai marché comme si j'étais seule dans le bleu pas encore nuit du soir. Repris des chemins pas empruntés depuis longtemps.

    En tout depuis lundi, j'ai marché 3 fois et demi l'album de K's choice. Et quelque part au milieu, j'ai recommencé à regarder au lieu de voir. Ressorti mon appareil photo pour instantanéiser Paris. Le plaisir de passer devant l'Hotel de Ville, la beauté de la pyramide sur le ciel laiteux, le Génie apparaissant au milieu des feuilles neuves des platanes, la fontaine du Palais Royal.

    J'ai marché en dansant parfois. Oublieuse surtout de tout ce qui n'était pas moi. Et quelque part au milieu, j'ai écrit des milliers de plans sur la comète dans ma tête. Les mots pour les décrire coulaient tout seuls puis disparaissaient quand je reprenais conscience des lieux qui m'entouraient.

    J'avançais et je repensais à cette année nouvelle dont je n'ai pas vu les premiers mois. Ces semaines pendant lesquelles je me suis oubliée. Et quelque part au milieu, à un moment mais je ne sais pas lequel, au milieu de tout ce fouillis organisé méthodiquement par mes soins, j'avais commencé à ranger. Et quelque part au milieu, j'avais commencé à faire la paix.

  • Montée

    Il est temps, je me mets en route. Assise dans le métro, j'envoie un sms ou 2, comme ça, pour rien. Je ne peux pas lire de toute façon, pas envie, signe clair qu'un truc cloche.

    Arrivée à ma station, j'ai le souffle court. La faute à la brique invisible qui est venue subrepticement se poser sur mes poumons qui ne peuvent plus désormais prendre que de courtes inspirations.

    Il me reste 10 minutes de marche, je n'ai rien bu depuis 4h, y suis allée il y a 20 minutes mais ça presse. Et puis j'ai mal au coeur. Et je ne peux toujours pas respirer correctement.

    Je suis très avance, je vais me poser dans le parc où j'ai attendu la dernière fois. Comme une tradition, le ciel est gris et menaçant. Le sol est encore trempé des dernières averses, ça sent bon le printemps, les fleurs écloses et la terre mouillée. Petrichor... J'inspire profondément.

    Assise sur un banc, je décide d'écrire pour attendre mais mes mains tremblent. J'ai envie de pleurer. De pousser le hurlement du fond des tripes qui est au bord de mes lèvres, accroché au fond de ma gorge et que j'imagine si libérateur...

    STRESSEE ?

    En regardant s'ouvrir les portes de l'ascenceur, je me suis fait la réflexion que j'étais exactement dans le même état que les soirs de spectacle, juste avant l'ouverture du rideau. Quand je suis au maximum de cet étrange mélange d'excitation, de peur et d'impatience qu'on appelle parfois trac...

    En apparence pourtant, je vais bien. J'ai un grand sourire sur les lèvres et dans les yeux, ma voix ne tremble pas et ma main est sûre quand je la tends à la personne qui m'accueille. Mieux, à la seconde où je commence à parler, tout va bien.

    Action !