Plonger

C'est difficile, quand on a peur.

C'est difficile quand on avait fait du dégonflage une philosophie de vie.

C'est difficile quand on sent bien que l'on ne s'attend on ne veut pas ça de votre part.

C'est difficile parce qu'on suppose sait que, lors d'une compétition internationale, les juges en face sont très sévères et qu'ils ne laisseront rien passer, qu'ils ont une idée très précise de ce qui se fait et à quelle condition (sauf qu'on ne connaît rien d'autre que le saut en allumette et sauf qu'on n'a toujours pas reçu les règles de la FFN, alors on part déjà avec un handicap sévère...)

C'est difficile quand on est seul, sans entraîneur, sans recours possible à personne... [parce que bon, ça va bien deux minutes, d'avoir l'air ridicule… y a des sujets qu'on n'aborde avec personne, limite pas avec soi-même et on va pas raconter à tous ses amis qu'on ne sait pas plonger…]

 

Mais c'est tout de même nécessaire.

C'est nécessaire parce qu'on ne peut pas passer sa vie à renoncer (laisser tomber serait le mot juste) c'est mauvais pour le self esteem...

 

C'est nécessaire parce que c'est un peu fatigant de ne jamais se lancer sous prétexte que "de toute façon, je n'aurais pas réussi" En avoir la preuve concrète au lieu de partir du principe que le plongeon ce n'est pas réaliste, c'est mieux pour avancer...

C'est nécessaire parce que l'estime de soi est bien trop précieuse pour la laisser sur le bord d'un plongeoir, à la merci de n'importe quel autre participant de la compèt'.

C'est nécessaire parce que cette fois-ci, il n'y avait plus de place pour les points d'interrogation.

 

Alors j'ai mis le temps (looooongtemps)

Je suis restée en haut du plongeoir, à chercher le courage
Et je me suis retournée et j'ai même commencé à redescendre du plongeoir (Oh bon ça va aller les grands défis, c'estpas bien, au fond, le confort de tout laisser en l'état ?...)

Mais je me suis ravisée, j'ai tenté de me raisonner. Au pire quoi ? Je prends une gifle parce que je fais un plat ? Je suis disqualifiée pour non respect de la réglementation de la fédération ? Et alors ?

Alors, j'ai fermé les yeux très fort et j'ai pris une grande respiration.
Et...

 

J'ai plongé...

 

Pendant la chute ça allait encore...

 

Mais alors l'entrée dans l'eau fut réellement catastrophique...

  

 

 

Beaucoup trop de remous...

Enfin !

Alors ça ne va intéresser personne ou presque mais ici, même si ce n'est pas à proprement parler un journal, je raconte cash ou en filigrane, les choses importantes de ma vie. Alors CA je ne pouvais pas ne pas en faire une entrée de blog !

Au milieu du marasme tout pourri qu'est ce début de 2008, il est des événenements tellement tellement forts qu'ils pourraient me faire oublier même la pire des nouvelles :

 

 

 

Mon premier filleul vient juste de faire son apparition parmi nous.

 

Bienvenue petit bébé qui sera, je le sais, entouré de l'amour de deux merveilleux parents. J'avais déjà vraiment hâte que tu arrives ; maintenant, je suis impatiente de te rencontrer.

Chère petite famille toute neuve, je vous envoie tout l'amour et la douceur que vous méritez. Prenez soin de vous et reposez-vous bien : je ne vais pas tarder à débarquer !!! (héhé)

 

"Elle pleure, là ?"
Pas tout à fait, non ... mais pas loin quand même...

 

Et la santé surtout...

Je n'en peux plus de cette phrase de vioque !

"bonne année et la santé surtout, c'est important" !

Mais allez mourir avec vos voeux qui sentent le vieux et la naphtaline... 

 

Et puis d'abord, moi, 2008, je la commence pas avec la santé. Oui, je compte faire pleurer dans les chaumières sur mon triste sort...

J'ai pas la santé donc :

- j'ai mal au dos (à en pleurer par moments) Cette douleur lancinante, qui ne disparaît jamais vraiment, qui me donne une démarche de pré-grabataire et qui me réveille la nuit...

- je ne dors pas donc. Réveillée chaque fois que je bouge, je dors en moyenne 4 heures par nuit depuis 10 jours (en deux ou trois fois sinon c'est pas drôle, je pourrais me reposer...)Je crois que je pourrais faire tenir une semaine de bagages dans les valises qui ornent mes yeux sublimes...

- je fais une crise d'allergie à chais pas quoi alors j'éternue 20 fois par jour (aïeuh mon dos !!) et j'ai le nez qui coule. J'ai donc un joli nez rouge façon clown.

Et pendant ce temps, je lis partout : 2008 année de la b... !!

Ah ben non y a erreur... Probablement pas pour moi vu le taux de glamouritude que je me traîne ces derniers jours...

 

Parce qu'on l'aura deviné : démarche de mémère + cernes violets et boursouflés + nez rougi par le mouchage + yeux qui larmoient à cause de l'allergie = ba tellement au top du sex appeal que même le plus affamé des hommes ne remarque plus qu'elle a des seins...

Le couple infernal...

J'ai nommé : Identifiant/Mot de passe

 

C'est une plaie, il en faut pour tout et n'importe quoi.

 

Rien qu'au boulot, j'en ai des tas  :

Un pour pouvoir allumer l'ordinateur

Un pour ouvrir ma boîte mail pro

Un pour protéger certains dossiers confidentiels de la curiosité de mes collègues

Un pour poser mes congés via leur logiciel top pourri

Un pour accéder aux divers intranets

Un pour se tenir au courant des évolutions professionnelles

bientôt un pour ouvrir la porte des toilettes ??
…

 

Et puis il faut les changer « régulièrement ». Mais attention, pas régulièrement pareil pour toutes les applications, sinon personne ne rigole. Et puis sinon aussi, les gens du « SOS je suis perdue devant mon ordi » à qui ma boîte sous-traite n'auraient plus la joie de répondre 20 fois par mois à mes appels désabusés : « Je viens encore de bloquer mon accès à mes mails, j'ai fait 3 mots de passe faux… »… (je crois d'ailleurs qu'il y a une sorte d'alarme sur mon numéro : "ah non, c'est encore lle... c'est ton tour cette fois-ci John, j'ai donné hier, moi !" Ca doit tirer à la courte paille ou je sais pas parce que ça sonne généralement longtempts avant qu'on ne me réponde...)

 

On en a donc des qui durent 2 mois, d'autres 3 et d'autres un semestre et même d'autres encore qui n'ont jamais à être modifiés… Du coup, je ne peux jamais miser sur l'uniformisation : « Mettons le même partout, ce sera aussi simple… » a un jour pensé la formidable et rationnelle professionnelle que je suis.

Sauf que non :

(1)                Non seulement je serais forcée de changer tous les mots de passe en une seule fois donc je perdrais du temps (oui, du temps, beaucoup de temps à retrouver le chemin pour aller modifier le mot de passe ! "c'était action ou outils ??" *gratte gratte sa barbe*),

(2)              mais en plus, me connaissant, j'en oublierais bien un ou deux dans la manipulation, créant ainsi la fausse illusion d'avoir uniformisé l'ensemble et risquant ballottement le blocage… (ah non mais quoi encore j'ai fait un mauvais mot de passe ? j'ai tout changé ce matin !? Ah mais c'est pas possible ces trucs d'informatique qui ne fonctionnent jamais...)

 

Régulièrement donc, je me torture l'esprit pour savoir quoi mettre. Généralement le nom de l'auteur que je lis à ce moment-là ou le surnom de la dernière co...sse à m'avoir saoulée… Parce que je ne peux pas me contenter de jongler entre deux mots que je réutiliserais à l'infini : je dois désormais avoir 8 idées de mots de passe d'avance… C'est à cause de leur nouvelle charte de sécurité pourrie, on ne peut plus se contenter de janvier/février ou moutarde/vinaigre… "votre mot de passe ressemble trop au précédent" me prends-je dans les dents... enfin, ce n'est pas la phrase exacte vu que c'est un truc écrit par des geeks, vous voyez le genre...) Et il faut aussi une majuscule et un chiffre ou un caractère spécial dans le mot.

 

Bonjour le sac de noeuds dans mon cerveau les jours qui suivent pour me souvenir du nouveau !!

 

Remarquez, j'ai des collègues qui ne s'encombrent pas de scrupules : un bon gros post-it listant tous les mots de passe est accroché à leur écran et hop…