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  • Aurélien

    Ce livre est juste extraordinaire. Cette histoire de non-coup de foudre est tout simplement sublime.


    Je l'ai découverte quand j'étais en 4ème je crois. Lu d'une traite. Alors que, comme toujours, je n'avais aucune idée ni du contenu ni de l'auteur. J'avais choisi ce livre à la bilbi juste parce que je trouvais jolie la sonorité du titre : « Aurélien d'Aragon »


    J'en garde un souvenir si fort que je n'ose pas le relire alors que cette idée me trotte dans la tête depuis de nombreuses années. Peur d'être déçue. De ne pas être émue. Je me demande si je serais aussi disponible pour cette oeuvre aujourd'hui que je le fus à l'époque. Et puis je suppose aussi que ma « naïveté » d'adolescente sur les relations amoureuses a dû sublimer en partie la magie de la construction de l'amour entre Aurélien et Bérénice. Axe Mon « cynisme » aujourd'hui laisserait-il le charme agir ?


     

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    Ca fait si longtemps que je l'ai lu que je ne peux en faire une critique construite. Mais je voudrais vous faire partager deux extraits, dont le premier paragraphe (quand on commence par des lignes pareilles, on veut forcément savoir ce qu'il adviendra ensuite…) qui fut un choc.


     


    « La première fois qu'Aurélien vit Bérénice, il la trouva franchement laide. Elle lui déplut, enfin. Il n'aima pas comment elle était habillée. Une étoffe qu'il n'aurait pas choisie. Il avait des idées sur les étoffes. Une étoffe qu'il avait vue sur plusieurs femmes. Cela lui fit mal augurer de celle-ci qui portait un nom de princesse d'Orient sans avoir l'air de se considérer dans l'obligation d'avoir du goût. Ses cheveux étaient ternes ce jour-là, mal tenus. Les cheveux coupés, ça demande des soins constants. Aurélien n'aurait pas pu dire si elle était blonde ou brune. Il l'avait mal regardée. Il lui en demeurait une impression vague, générale, d'ennui et d'irritation. Il se demanda même pourquoi. C'était disproportionné. Plutôt petite, pâle, je crois... Qu'elle se fut appelée Jeanne ou Marie, il n'y aurait pas repensé, après coup. Mais Bérénice. Drôle de superstition. Voilà bien ce qui l'irritait. »


     


    « La seule chose qu'il aima d'elle tout de suite, ce fut la voix. Une voix de contralto chaude, profonde, nocturne. Aussi mystérieuse que les yeux de biche sous cette chevelure d'institutrice. Bérénice parlait avec une certaine lenteur. Avec de brusques emballements, vite réprimés qu'accompagnaient des lueurs dans les yeux comme des feux d'onyx. Puis soudain, il semblait, très vite, que la jeune femme eût le sentiment de s'être trahie, les coins de sa bouche s'abaissaient, les lèvres devenaient tremblantes, enfin tout cela s'achevait par un sourire, et la phrase commencée s'interrompait, laissant à un geste gauche de la main le soin de terminer une pensée audacieuse, dont tout dans ce maintien s'excusait maintenant. »


     

  • C'est trooooop

    J'ai commencé par rencontrer le fameux Monsieur dont elle parlait sans que j'ose demander de précisions sur son blog n°1. J'étais un peu intimidée alors comme toujours dns ces cas-là, je me suis mise en mode super bavarde... Et sans trop que je sache comment, je me suis retrouvée à discuter comme si on se connaissait (pas depuis toujours, ce serait exagéré) bien mieux que ce n'est le cas.

    Puis comme un kaléidoscope, je me souviens de fou rires, d'avoir mangé des galettes (mamma mia la galette avec des pommes cuites au beurre bien salé, c'est super bon, je vous le dis !) et puis papoté de tout et de rien, attendu le bus, déambulé dans une ville que je découvrais, d'un barbecue de 15h30, d'une fontaine dans une chambre d'hotel éphémère, des anneaux de Buren la nuit, de silences qui ne paraissaient même pas gênants, de tic tac sur l'oreiller, de l'éléphant endormi, de son scandaleux épuisement... je me souviens surtout de ma stupidité : j'aurais dû la serrer dans mes bras pour lui dire merci.

    Ne parlons pas de la journée étoiles dans les yeux à l'idée de rencontrer enfin une peste avec laquelle j'ai piqué des fous rires à pleurer au boulot, de revoir celle que j'appelle désormais "ma copine de Toulouse", de bisouiller mes deux archéologues préférés dont la simple vue me met en joie, de manger de la mousse au chocolat, de parler bouquins mais pas que...

    Et puis aussi :
    "je vois toujours mes pieds"
    "c'est un canapé vintage !"
    "ça va tu t'ennuies pas ?"

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    non mais sans blague, est-ce que j'ai l'air de m'ennnuyer ?
  • Mon canapé

    Le seul et unique meuble de mon appartement est un canapé.

    Tout le reste, c'est des boîtes, des cartons, des paniers, des sacs de voyage, des sacs en tissu de chez monop', des cartables...

    Le tout rempli au choix : de livres, de fringues, de livres, d'ustensiles de cuisine, de livres, de dvd, de livres, de papiers administratifs, de livres.

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    Bon, pour en revenir à ce canapé, ben il m'a coûté 3 ans et demie de salaire... mais en échange, il est troooop sublime. Sublime au point que j'en suis amoureuse. On vit une relation tellement fusionnelle tous les deux, je passe tout ou presque mon temps dessus (forcément hein, je vous rappelle que j'ai que lui dans mon appart'...) Et du coup, ben je suis super exclusive et je sens que j'ai besoin de rien d'autre dans la vie... 

    Y a des trentenaires célibataires qui se stressent à l'idée de l'horloge biologique qui tic-taque à mort mine de rien, d'autres qui ont limite un orgasme à la simple vue du Beau Gosse d'en face qu'elles n'osent pas vraiment aborder, d'autres qui harcèlent leurs amis pour se faire présenter tous les célibataires velus de leur entourage et puis y a moi.. qui suis comblée à la simple vue de mon canapé lilas...

     

    cette note est une dédicace spéciale à mon hôte de ce week-end qui, pour une raison que j'ignore et qui, à moi, ne me crée aucune angoisse, semble s'inquiéter du fait qu'elle a eu mieux à faire que créer une chambre d'amis en 10 jours spécialement pour ma venue alors qu'elle est en train de fabriquer un lutinou mignonou ET en vacances.... J'ai décidément des copines un peu dingottes, ça me rassure ! :o)

    PS : si je me décide à acheter un appareil photo numérique, je vous publie une photo sans faute !

  • Emotion instantanée

    Ce soir, j'ai pleuré pour un inconnu. Il m'a émue aux larmes et je n'ai pas pu les empêcher de couler quand je me suis retournée pour rentrer chez moi...

    C'est un quelqu'un à qui j'ai parlé juste le temps d'une station de métro. Même si en vrai, j'aurais été prête à rater ma station et à faire demi-tour si lui apporter mon aide m'avait pris plus de temps.

    Cet inconnu est entré dans le métro, s'est dirigé vers moi avec un sourire, auquel j'ai répondu (je sais bien, on est à la capitale et une fille seule ne doit pas répondre aux sourires de n'importe qui mais je ne peux pas m'en empêcher en fait...) et là, il m'a demandé si j'accepterais de lui lire une lettre. Je l'ai plus ou moins lue (j'ai parfois pris la liberté de paraphraser au lieu d'annoner des phrases dont j'avais peur qu'elles lui semblent compréhensibles) puis lui ai expliqué ce qu'il devait faire. Entre temps, le métro était arrivé à ma station mais je ne faisais pas la pressée. Je me suis assurée qu'il m'avait bien comprise d'abord. Puis je me suis retournée, suis sortie de la rame juste avant la fermeture des portes et lui ai fait un petit signe de la main.

    Et là, les larmes se sont mises à couler toutes seules, silencieusement. Ce n'est pas tant le fait que cet homme de 35-40 ans ne sache pas lire qui m'a émue. Je sais très bien qu'il y a des milliers de gens qui, pour X ou Y raisons, ne sont pas capables de lire... mais penser qu'il n'avait pas de proche en mesure de l'aider, que son seul recours était de faire appel à une inconnue dans le métro, ça m'a bouleversée.

     

    NB : toutes mes excuses à mon nombreux lectorat pour le grand écart entre cette note et la prochaine, que j'ai écrite en avance. Le report de sa publication la rendrait caduque !