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Ba lit - Page 6

  • 123

    L'adorable Millie me propose son aide pour ma prise de sang, comment dire non ?

    Ben en fait, je crois que je vais être obligée de refuser parce que je suis fort occupée actuellement à remplir la mission que Logorrhée m'a confiée par tag !

    Et plouf, Suffragettes me donne exactement la même mission dans la foulée.

    Ma mission est d'ouvrir un livre à la page 123, d'en recopier les 5 lignes qui commencent à la 5ème ligne.
    Puis je vous dirai qui et quel livre vous venez de découvrir.

    Double tag = ravissement : je peux partager avec vous mes 2 livres de chevet du moment (si on m'avait taggée une fois de plus j'aurais aussi partagé mon livre du métro mais non...)

    1)

    "Je ne vois que soudards, que chevaux et harnois,
    Je n'ois que deviser d'entreprendre et conquerre,
    Je n'ois plus que clairons, que tumulte et tonnerre
    Et rien que rage et sang je n'entends et ne vois.

    Les princes aujourd'hui se jouent de nos vies, (...)"

    2)

    "possible to glean information by observing
    Carvahall. He glared at the distant tents where
    the soldiers slept, then continued pacing.
    At midday, Roran had a small, dry lunch. Wip-
    ing his mouth with the back of his hand, he won- (...) "

    1) Gordes, que ferons-nous ?... un sonnet d'Olivier de Magny tiré de "Mille ans de Poésie" chez Milan

    2) Eldest par Christopher Paolini chez Laurel Leaf

     

    Parmi mes copines de lecture qui passent par là, y en aurait pas une ou 2 voire 3 ou 4 qui voudraient se livrer à l'exercice ? Je suis curieuse de découvrir ce que ça donnerait... (genre ook, ingrid, doucedel'ouest, septie, mabretonnepréférée...)

  • Insectes

    insectes.jpgIl s'agit de mon premier livre de Claire Castillon et d'un recueil de nouvelles fascinant. Le thème est la relation mère/fille. Aucune histoire sur les enfants en général, sur les fils, sur les pères. Non, le personnage central de chaque nouvelle est le lien qui unit une mère et sa fille et vice versa.


    Le livre est tout petit alors en le commençant, j'ai eu peur d'être frustrée par la brièveté des histoires. Il n'en fut rien, au contraire. Le choc  est plus fort parce qu'on entre tout de suite dans le vif du sujet. J'ai pris un concentré d'émotions en pleine face. Ces relations, elles sont violentes, profondes, étonnantes, choquantes, drôles, émouvantes mais rarement douces. Il y a cette jeune fille qui refuse d'admettre que sa mère est très malade, cette maman qui n'a jamais voulu d'enfant, cette ado et sa maman qui sont les meilleures copines du monde...


    Pas deux histoires identiques et pourtant, une vraie sensation d'unité entre les nouvelles. J'ai dévoré ces pages, j'ai eu peur, j'ai eu mal, j'ai frissonné, j'ai été secouée... et j'ai pensé à mamaman. Très fort. Me disant qu'au fond, il est peut-être pas si pire, le lien qui nous unit. Probablement qu'elle aurait pu faire mieux et en même temps, ça va, non ? Les mots de Claire Castillon sonnent très juste. J'ai eu du plaisir à les lire et ça fait du bien d'être transportée, happée au coeur d'une histoire qui fait oublier où vous êtes le temps de sa découverte.


    Ce livre est une surprise, une forte surprise. Merci à l'archéo qui me l'a offert, je ne suis pas sûre que je l'aurais acheté et je l'aurais bien regretté.

  • Et si c'était vrai..

    141949162.jpg

    Arthur vient de s'installer dans son nouvel appartement et y croise un jour Lauren, une sorte de fantôme qui vit dans son placard. Il vient de s'installer à San Francisco parce qu'il a rompu et son entourage a donc le plus grand mal du monde à croire à son histoire, pensant qu'il s'agit là d'une manifestation de sa dépression. Pendant ce temps, Lauren est dans le coma à la suite d'un accident. Et Arthur ne peut pas accepter de la laisser seule, sans aide. Un jeu de cache-cache, une rencontre inédite va alors avoir lieu...   

    J'ai découvert Marc Lévy à la télé. C'est rare, très rare que je découvre un nouvel auteur grâce à une interview. Théoriquement, la télé -si elle peut être un moyen de me confirmer que j'ai envie de découvrir tel écrivain ou titre ou histoire- n'est que rarement prescripteur de lecture. Mes envies naissent toujours de hasard ou de discussions avec d'autres lecteurs. Mais là, j'ai tout de suite été charmée par l'histoire de cet architecte qui voit son premier roman (l'histoire qu'il a inventée pour endormir son fils) publié par hasard.

    Quelques temps plus tard, je dîne chez une amie qui a laissé traîner le livre sur son canapé et qui, me voyant le feuilleter, me propose : "Je te le prête, j'ai beaucoup aimé." Hop, adopté !

    Et le soir même, je l'ouvre et... je ne le repose qu'une fois terminé. Une fois ouvert, impossible en effet de lâcher ce livre. Chaque chapitre terminé, je me disais : "Bon, il faudrait éteindre là quand même." Mais en fait, je voulais savoir comment ça finissait. Je l'ai donc lu d'une seule traite. On peut dire que Lévy, ça se lit très vite. On ne s'attarde pas 107 ans sur les états d'âme torturée des héros ni sur des pages entières de descriptions philosophiques sur l'avenir du monde. L'histoire est simple et très efficace, sans enjolivures inutiles ni digressions pompeuses propres à certains écrivains dont on se demande s'ils écrivent pour nous ou pour leur seul plaisir. Là, j'ai été embarquée dans la vie de deux personnages très attachants...

  • L'art d'avoir toujours raison

    42754350.jpgCertains proches qui me liraient pourraient penser que je vais ici parler de moi. Que nenni sacrebleu, je vais vous faire une petite note de lecture !


    Alors il se trouve que je découvre Schopenhauer (enfin je découvre... je connaissais de nom because que j'ai subi des cours de philo en terminale) grâce à ce tout petit livre. Il y explique, en 38 stratagèmes, comment faire en sorte de toujours sortir vainqueur d'une conversation, d'un échange d'idées. Soyons honnête, la différence entre certains stratagèmes ne saute pas aux yeux, j'ai parfois eu l'impression qu'il s'agissait de la même méthode exprimée différemment. Mais c'est quand même fort instructif.

     


    On m'avait prévenue « tu vas voir, on utilise tous certains de ces trucs et astuces » et c'est très vrai figurez-vous. Prouvons–le en illustrant notre propos : Pendant toute la durée de cette lecture, je n'ai pu m'empêcher de penser à une personne qui m'est très chère et qui semble limite être l'auteur de ce livre. Une personne qui a l'air de toujours vouloir tourner les discussions à son avantage. Pas forcément par mauvaise foi (quoique…) mais juste par principe, pour le plaisir d'avoir raison, de gagner.

     

    J'ai par exemple subi à de nombreuses reprises le Stratagème 31 consistant à « avec une subtile ironie, se déclarer incompétent ». Il m'a fallu du temps mais j'ai fini par mettre au jour cette ficelle « attends ba, je dois être stupide, je n'ai pas suivi ce que tu viens de dire… » et à y couper court systématiquement. Fierté immense devant son air ébahi la première fois que je l'ai fait !

     

    Idem pour la diversion préconisée en n°29 : c'est simple, j'ai régulièrement eu droit à un changement pur et simple de sujet de conversation voire à un départ physique de la pièce quand ça ne prend le tour attendu… Façon "j'ai laissé un truc sur le feu, j'y vais là..." J'ai donc rétorqué" un jour par un "tu le sais, n'est-ce pas, que ça m'énerve quand tu décides d'un commun accord avec toi-même que la conversation est finie ?"

     

    Sans parler des stratagèmes 8, 27 et 38 qui concernent tous trois le fait de mettre l'adversaire en colère ou mal à l'aise, d'une manière ou d'une autre. Stratégies absolument idéales à mettre en œuvre quand l'adversaire, c'est moi. Je suis tout sauf patiente et si on sait appuyer où il faut (et en l'occurrence, j'ai l'impression que c'est le cas…) je pars au millième de tour. Eh bien ceux-là, je les ai pris de plein fouet plus d'une fois ! [Thanks God les fois où c'est allé vraiment trop loin, j'ai généralement eu droit à des sortes d'excuses…]


     

    Et moi alors ? Le stratagème que j'utilise le plus ? Le n°36 « Déconcerter, stupéfier l'adversaire par un flot insensé de paroles. » Y a aussi la mauvaise foi mais elle n'est pas citée en tant que telle dans le livre…

     

    Celui que je voudrais mettre en pratique ? Le 34, qui consiste à s'apercevoir que l'adversaire se dérobe, ce qui permet de déduire qu'on a touché un point faible de l'argumentation et de l'exploiter ensuite.


    En conclusion, je suis ravie d'avoir lu ce livre : parce qu'il est très intéressant d'abord mais aussi parce que j'ai pris plaisir à m'ouvrir l'esprit. Il va de soi que les termes et le registre de langage utilisés étaient très différents de ceux que je rencontre le plus souvent et ça fait du bien aux neurones de se faire les dents sur des concepts et des tournures inhabituels.