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Blog me tender - Page 27

  • orgasme concerto-fyfien


    Comme souvent, on m'a proposé un concert et je ne connaissais pas du tout le nom de l'artiste. Mais l'enthousiasme délirant de ma copine était si communicatif que j'ai dit banco ! (En réalité, je le connaissais déjà un peu, sans vraiment le savoir, sans m'en apercevoir. 2 ou 3 chansons glissées dans mon ipod par ma pourvoyeuse de musique.)

    On allait voir Fyfe Dangerfield. Pour vous le décrire en gros Fyfe, c'est surtout des cheveux. Et du talent un peu, additionné de ce qu'il faut pour me saisir par les tripes.

    C'est drôle, hein comme certains vous embarquent et d'autres non. Je ne connaissais pas la première partie non plus, je me suis bien ennuyée. Et puis arrive Fyfe Dangerfield sur scène, lui et une violoniste et une altiste. Pour la première fois depuis longtemps en concert, j'ai ressenti physiquement son entrée en scène ; la chanson m'a attrapée au niveau du diaphragme, j'ai peut-être même retenu ma respiration il me semble.

    A la fin de la première chanson, j'avais la gorge un peu sèche d'être restée bouche bée, un peu foudroyée par la force de l'émotion envoyée. J'avais des frissons légers, comme une chair de poule sur tout le corps, y compris au bout de mes orteils. Un vrai ravissement quasi une hébétude. Je me suis retournée vers ma copine et je lui ai juste dit : "Wow..."

     

    fyfe.png

     

    Et ça a continué, toujours plein d'émotion, pas seulement triste ou poignante même si j'ai été au bord des larmes plusieurs fois, émue de ces histoires qu'il me chantait. Oui, à moi et personne d'autre. D'ailleurs, pour bien m'assurer que nous étions seuls lui et moi, je fermais souvent les yeux, pour mieux m'extraire des autres, m'approprier le moment.

    De toute façon, Fyfe Dangerfield remplit tellement l'espace que nul n'est besoin de le voir. J'ai passé le dernier tiers du concert derrière une fille installée pile dans ma ligne de mire, je n'ai quasi plus vu l'artiste et pourtant, je ne suis pas sortie une seule seconde de l'instant. C'était physique, émotionnellement physique.

    Un vrai génie de l'instant : la guitare se désaccorde ? Qu'à cela ne tienne, il refait au piano l'arrangement imaginé au départ. La chanson est énergique ? Il improvise un gros morceau de folie cacophonique qui semble tout simplement harmonique. L'émotion n'a pas besoin de musique ? Ok, il finit a capella, dans un murmure et pourtant, c'est aussi mélodique que s'il avait eu un orchestre derrière.

    Et quand il chante seul, sans musique, ça coule comme s'il savait faire prendre forme physique au moment : il rentre par les pores, par l'air inspiré, par le soupir que je réprime. Il s'épanouit dans mon estomac, comme quand je reprends mon souffle après l'extase.
    Je ne vais pas tout vous dire finalement, je vais juste vous laisser pour aller fermer les yeux et me remplir des souvenirs graciles que j'ai réussi à conserver, touches impressionnistes que je n'ose gâcher en réécoutant sa musique.

  • Le prince et l'évanouie

     

    Premier malaise de ma vie. Evanouissement comme dans les films. Fallait que ça se passe en terrain hostile of course, et me voila donc face contre terre, lunettes en miettes, joue ravagée, nez saignant et molaire cassée. Dans le couloir du TGV.

     

    Je ramasse les morceaux de lunettes, je m'essuie les mains sur le jean, y a du sang partout c'est top... Puis je me redresse et m'assois contre la paroi, me sentant pas super prête à me relever toute seule. Attendant donc que quelqu'un passe pour m'aider. Et tout ce temps, mon esprit que je suis bien trop faible pour juguler s'enflamme tout seul : une sorte de chevalier auréolé de gloire et de muscles saillants va m'enlever dans ses bras et me mener jusqu'au contrôleur. Il va attendre, inquiet, d'être certain que le diagnostic vital puis m'avouera son coup de foudre et m'offrira une bague de fiançailles sur le quai à l'arrivée du train.

    Arrive un monsieur pesant environ 200 kilos, chauve mais pas tout à fait, la dernière mèche lui restant voletant un peu, vêtu d'un immonde jogging turquoise et qui, pris de panique à la vue du sang sur mon visage, devient et livide et bredouille pathétiquement un "je... euh le contrôleur... enfin je reviens..."

    Je ne l'ai jamais revu mais est-ce vraiment un drame ?...

     

    Le contrôleur fait ensuite son apparition, soucieux. Il m'aide à me lever et me fait asseoir dans sa cabine, il fait ensuite une annonce "la santé d'une de nos voyageuses nécessite l'intervention d'un médecin". Nous attendons ensemble le médecin. Et tout ce temps, mon esprit que je suis bien trop faible pour juguler s'enflamme tout seul : un beau gosse interne ou tout juste diplômé en chirurgie plastique va arriver, me sauver de la défiguration en usant de ses formidables talents et, apprenant que mes colocataires sont en vacances pour la semaine, me proposer de ne pas rester seule, de venir chez lui afin qu'il puisse veiller sur moi. Le lendemain à côté des croissants, les documents nécessaires à l'ajout de mon nom sur le bail de son appartement.

    Arrive une jeune femme sympathique et rigolote. Elle se moque un peu pour me remonter le moral, prend soin de ma blessure et contrôle mes signes vitaux. Elle est efficace et très gentille mais il n'y a aucune femme qui m'ait fait envie jusqu'à présent et celle-ci ne déroge pas à la règle.

    De toute façon, elle a pas l'air célibataire.

     

    Le médecin m'annonce qu'il n'y aura pas besoin de faire déplacer les secours à l'arrivée du train. Autant pour les pompiers... En revanche il vaudrait mieux éviter de rentrer chez moi toute seule, un nouveau malaise est vite arrivé. Et tout ce temps, mon esprit que je suis bien trop faible pour juguler s'enflamme tout seul : à mon arrivée, mon amoureux encore tremblant de peur rétrospective m'attendra bras ouverts sur le quai, se chargera de mes bagages et aura déjà dévalisé une pharmacie de garde pour que je ne manque de rien. Dans le taxi, il serrera fort ma main et m'avouera qu'il ne peut plus attendre, nous devons mettre en route illico le 1er de nos 8 enfants.

    Sur le quai, le couple d'amis que j'ai moi-même appelé à l'aide. Remarquez, étant donné que j'ai pas d'amoureux transi ça paraît logique qu'il m'attende pas à la sortie du train. Pas de surprise, donc, à part celle de voir qu'il existe des gens prêts à se déplacer à minuit un dimanche pour vous aider à rentrer à la maison sans crainte.
    Bon mais en attendant, ils vont pas se marier et avoir 8 enfants, enfin pas avec moi je veux dire...

     

     

    Je crois que je vais résilier mon abonnement à Harlequin...

     

  • C'est un endroit

     

     

    C'est un endroit, qui ressemble à la Bretagne (à l'Italie)

     

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    Il y a du linge, étendu à la fenêtre, et c'est joli

     

     

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    On dirait le Sud,
    Le temps dure longtemps
    On aurait pu vivre
    Plus d'un million d'années

     

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    Hors de mon temps, de mes repères et de mes envies de départ, le Portugal fut une rencontre merveilleuse.  Recontre multiple... Avec moi, avec elle, avec ces lieux, avec le silence et la contemplation sereine.

    J'aurais pu vivre plus d'un million d'année dans ce fauteuil devant la mer de Nazare par exemple.

     

     

  • Des voeux

     

    Ce soir je suis rentrée en partie à pieds, il faisait froid juste ce qu'il faut pour faire crisser les joues, j'avais de la musique sur mes oreilles juste ce qu'il faut pour m'éloigner du dehors sans me faire oublier les bruits de la rue, la nuit pas encore noire mettait aux joues du ciel un joli indigo.

    J'ai souri jusqu'à ce que les larmes viennent se bousculer au coin extérieur de mes deux yeux. Des larmes de j'en reviens pas comme il est joli ce moment, comme elle est belle cette semaine, comme je suis remplie d'excitation et d'espoir.

    Et je me suis dit qu'il serait temps de vous dire mes voeux, de faire ma carte annuelle. Pas tant pour être polie que parce que ce passage obligé me permet de donner dans ma tête une sorte de départ.

     

    Cette année, je l'ai commencée en imaginant ce que serait demain. On a rigolé en décidant que ce serait l'année du bonze, l'année zen, et je savais dans un demi-sourire que pour moi, ce serait  pas juste une blague, ce serait probablement vrai. J'ai peur comme ça ne m'est pas souvent arrivé mais je suis aussi d'une grande sérénité quand je me regarde. Parce que cette année, je fais un nouveau pas vers moi et mes rêves.

    J'ai hâte.

     

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    Je vous souhaite de vivre d'aussi jolies aurores que celle ayant donné lieu à cette journée.
    Quoi qu'il se soit passé après, je crois qu'on avait tous dans un coin du coeur un morceau de lumière très fort, qui nous disait que tout était possible pour peu que ce soit le bon moment.

     

    Moi j'y crois fort, que les choses arrivent si on les souhaite. Même si parfois on aimerait que la vie soit faite d'évidences. Pour une raison que j'ignore, je continue d'espérer, d'avoir de l'optimisme à revendre pour moi, pour vous aussi si vous en vouez un peu.

    Alors voila, je souhaite que 2011 vous apporte une partie de vos voeux.

    Et sans vouloir faire de caprices, je sais que je suis déjà plus que gâtée mais je voudrais aussi faire un voeu pour moi. Ce que je voudrais, là, c'est tomber amoureuse. Pas être avec quelqu'un, c'est pas pareil. Je veux juste avoir le coeur qui bat fort en pensant à lui. Etre amoureuse, même si c'est pas réciproque.

     

    Il y a parmi vous plein de silencieux que je ne connais guère, je vous remercie de prendre le temps de me lire, pour une raison que j'ignore.

    Il y a parmi vous des silencieux que je connais mais qui ne me le disent pas, je vous envoie des baisers.

    Il y a parmi vous tant de gens pour qui j'ai de l'affection, sincère et profonde, même si nous nous croisons peu, même si nous nous parlons peu, je voudrais vous serrer dans mes bras.

    Il y a enfin parmi vous quasi tous les gens adultes à qui je serais capable de donner un morceau de moi-même si cela leur était un jour nécessaire. Je vous le dis très rarement en vrai parce que je ne sais pas le faire mais je vous aime, sachez-le.

     

    Très belle année à tous.