C’est un de ces blind concerts dont mes amis ont le secret. Ils s’enthousiasment pour un groupe et m’entraînent avec eux pour les découvrir sur scène. Etant très curieuse de nature, je dis généralement banco même quand je n’ai jamais entendu une seule chanson. Juste pour le plaisir de tenter l’expérience.
C’est un blind concert qui tombe un soir de non-disponibilité complète. Quelques minutes avant que ça ne commence, je ravalais au sens littéral des larmes. J’étais sur le quai du métro, en grande conversation sur moi-même. J’encaissais sans broncher mes 4 vérités vues par la personne qui m’accompagnait, parce que ce n’était pas vraiment le moment de pleurer.
C’est un blind concert dans une salle qui ne me plaît pas du tout, précédé d’une première partie improbable et entourée de conversations dans lesquelles je me sens un peu comme une pièce rapportée. La copine de… à la présence de laquelle on s’habitue.
C’est un blind concert absolument terrifique et génialesque.
Fortune arrive sans un mot, des garçons hyper assortis physiquement alors qu’ils sont individuellement très différents : celui avec des lunettes, celui en T-shirt, celui aux cheveux longs, celui à l’air sérieux, celui qui se dandine, celui qui ouvre sa chemise de chaud, celui avec un petit pull près du corps, celui a l’air un peu brouillon… (non ils ne sont pas 15...) Tous s’amalgament parfaitement.
Donc déjà, une vraie sensation d’avoir un groupe en face de soi et non pas des personnages mal assemblés. Et j’adore ça, l’impression d’une entité pensante et musicienne en osmose.
Ces considérations visuelles paraissent bizarres mais pour moi, c’est important. Pas autant que la musique mais quand même. Et parlons-en de la musique.
Autour de moi, on tentait de faire des comparaisons : « ce serait un mélange de truc et bidule mâtiné d’un peu de machin. » En fait c’est juste Fortune. Enfin, « juste »… Fortune c’est le tour de force de faire une musique hyper accessible mais qu’on sent très travaillée, même quand comme moi, on n’a pas de notion technique ni de vraie culture.
Les changements de rythme, l’utilisation de l’ordinateur en même temps que la batterie ou la guitare, tout se perçoit, le moindre détail se remarque pour aussitôt s’oublier dans le bonheur d’entendre l’œuvre finie. C’est beau ET fun.
J’ai dansé sur tous les morceaux, tous. Franchement, j’étais inquiète vu mon état d’esprit en arrivant et pourtant, tour de force inouï, je n’ai pensé à rien tout le temps de leur prestation. Fortune m’a vraiment embarquée dans une parenthèse. J’en suis ressortie un peu sonnée, un grand sourire aux lèvres et un peu lavée des préoccupations d’avant, avec la sensation excitante d’être parmi les happy few qui connaissaient cette nouvelle perle.
C’était tellement bien qu’en rentrant j’ai été écouter un peu de Fortune sur Internet. C’était différent de l’ambiance sur scène mais ça tient carrément trop la route. Et la magie avait vraiment opéré, j’avais déjà retenu la mélodie de 2 ou 3 chansons grâce à une seule écoute en concert.
Fortune, vraiment, faut y aller, faut acheter, faut écouter.
Sur leur myspace par exemple !