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Blog me tender - Page 9

  • hasards et signes du ciel

     

     

     

    Elle est rigolotte, la vie.

    Lundi, elle m'envoie un signal fort qui m'a dit : "ouais, t'es bien sympatoche de faire des efforts, de vouloir changer des trucs sauf que c'est par miettes, à pas de fourmi... alors tu restes quand même la rien du tout, la fille sur qui on négocie quand on a peur, celle dont on suppose qu'elle va prendre les choses à la cool."

    (ouais, la vie elle me parle souvent je dois dire)

    Elle est rigolotte, la vie, parce que quand elle m'envoie ce signe, je suis fière de mon avancée des derniers mois, je ne suis pas encore au top de la forme mais vraiment, j'ai un peu moins peur de demain. Alors, la petite blagounette, je la trouve moyen drôle. Alors j'ai pleuré, parce que j'avais très mal.

    Everybody cries and everybody hurts sometimes

    Heureusement pour moi, lundi, la vie, elle m'envoie aussi une extraordinaire preuve que si la trahison et l'humiliation existent, il y a toujours des êtres généreux et attentifs prêts à m'aider, à m'aimer. Elle m'explique : "tu vois, le côté cool à accepter de partager sa peine et sa douleur de temps en temps, c'est que tu t'aperçois qu'on reçoit toujours mille fois plus qu'on ne donne, même si c'est pas vrai de tout le monde."

    Take comfort in your friends.


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    Elle est rigolotte, la vie.

    Mardi, je commençais à désespérer un peu de jamais parvenir à cesser de remettre en question chaque avancée que je fais. Je commençais à me reprocher de toujours vouloir peindre la vie avec des Et si... et des Pourquoi pas ? et des rêves éveillés et de l'espoir tous les jours. Alors la vie, cette rigolotte, m'a suggéré d'ouvrir la boîte aux lettres alors que je le fais une fois par mois.

    When you're sure you've had enough of this life, well hang on

    Elle est rigolotte, la vie, parce que dedans, elle y avait mis la preuve que je pouvais m'accrocher à mon optimisme et à ma confiance dans le fait que demain (ou après-demain, faut parfois être un peu patient...) ne peut qu'aller mieux. Alors j'ai pleuré, parce que j'étais un peu rassurée.

    If you feel like you're alone, no, no, no, you are not alone

     

    Elle est rigolotte, la vie.

    Mais j'en peux plus des blagues, je crois.

    Ca mange toute mon énergie émotionnelle.

  • Petits mais costauds

    De la crème fouettée maison, accompagnée de fous rires, de promotion canapé et de gens bienveillants. L'improvisation d'un samedi soir parfait. Je sais pas si on a le droit de le dire si vite, si tôt, dans une relation mais je crois que je vous aime.

    Le vieux jeu sorti du placard. L'équipe de choc. On a parié et on a perdu, tout ça à cause du cri du poulet. Mais qui connait le cri du poulet ?

    Je danse sur la glace, dans la patinoire éclairée par les spotlights et emplie à la machine à fumée. Je patine sans me tenir à la rambarde, je découvre cette personne nouvelle et je souris très grand.

    Penser au kiwi et sourire. Irrépressible.

    Rouler à 240km/h, pas comme si j'étais poursuivie, pas comme si je voulais arriver la première à destination. Juste pour partir nulle part, en écoutant la musique très fort, dans le silence assourdissant de nos pensées divergentes.

    Björk, un sandwich à dix euros, l'hypnose du concert, du babillage sans conséquence. L'amour. C'est tout.

    Les parisiens, ces connards. La générale. Son sourire un peu rêveur, beaucoup ailleurs. Des petits gâteaux. Une chute par jour. Ses encouragements l'air de rien. Le silence, profond et limpide, pendant la remontée vers la prochaine piste.

    Sortir de chez le coiffeur, se trouver pas mieux et puis apprivoiser ce nouvel air. Et l'aimer.

    Les blagues que seules les copines de la fac peuvent comprendre, avec toujours cette alchimie quand on se voit, qui fait que je ressors reboostée pour des jours.


    Je n'ai strictement aucune idée du moment où je reprendrai le contrôle, peut-être jamais, probablement que c'est bien.

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  • 5ème printemps

     

     

     

    J'ai commencé ce billet peut-être 30 fois depuis deux ans. Je sais ce que je ressens, je sais ce que je voudrais dire mais chaque fois que je parviens à terminer un texte, j'efface, je jette, je corrige, je mutile... Jamais aucun mot ne parvient à raconter.

    Mais en même temps comment raconter ? Quels mots peuvent décrire la préciosité de cette histoire ? Ils existent, c'est sûr, probablement ne les maîtrisé-je pas suffisamment pour les assembler correctement.

    Comment dire les discussions pendant des heures sur des sujets aussi variés que la peine de mort, ma désirabilité, les impôts locaux, la nécessité de parler à un psy, les cours de maths de 4ème, l'existence de Dieu ?

    Comment expliquer la bienveillance brute et permanente, celle qui fait même parfois pleurer quand elle oblige à cesser de taire les mécanismes de défense innés ?

    Comment décrire les déjeuners en terrasse, le générique de Cold case, le filleul, la confiance, les spectacles de fin d'année, le pédalo, les heures passées silencieuses mais côte à côte ?

    Ne vous y trompez pas, il d'agit d'un être imparfait. Comme moi. Non... beaucoup mieux que moi. Et pour une raison encore incompréhensible à ce jour, jour après jour, malgré mes bêtises, elle me fait une place dans sa vie. On finit par ressembler à un vieux couple je crois et pourtant, il y a toujours cette étincelle des premiers instants. Et aussi un peu la peur que ça se finisse.

    Y a des gens dans ma vie dont je sais viscéralement qu'ils sont devenus une partie de moi. J'imagine une seconde qu'ils pourraient disparaître et mon plexus se serre si fort qu'il me faut reprendre une très grande inspiration pour recommencer à respirer. Elle est de ceux-là.

    Aujourd'hui nous avons cinq ans. Nous sommes millénaires, nous sommes nouveaux-nés.

     

     

  • Pâle Pudong

     

     

     

    Les immeubles sont hauts et les rues très larges, elles ne s'appellent plus rues d'ailleurs, mais 大 quelque chose. Soit grand quelque chose. On n'aura qu'à dire que ce sont des avenues !

    Il fait tout laiteux, le jour sera tombé dans pas longtemps, il tombe très vite, ici, le crépuscule dure à peine un instant. Je viens de renoncer à monter en haut des immenses tours parce que ce ciel ne me permettra pas de voir grand chose. 

    Après tous ces jours passés à l'ouest de la rivière, c'est vraiment comme visiter un autre Shanghaï.

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    De ce côté du fleuve, il y a des trottoirs immenses, des gens affairés qui semblent aller vers de grands projets professionnels où la cravate est obligatoire... comme dans tous les quartiers d'affaires du monde. Ici aussi on me regarde bizarrement, mais pas parce que je suis européenne, plutôt parce que je me promène le nez au vent, en chantonnant au son de la musique qui coule dans mes oreilles.

    Je ne marche pas assez vite, je n'ai pas l'air concentrée, je cherche ma route, j'agace les autres, les pressés qui veulent rentrer chez eux, je suis un de ces escargots que je maudis régulièrement sur les trottoirs là-bas, chez moi, à Paris.

    De l'autre côté de la rivière, je suis beaucoup moins perdue, paradoxalement, parce que ça ne ressemble à nulle part ailleurs. C'est très fouillis au contraire de l'atmosphère quasi clinique de Pudong, mais les endroits ne se confondent pas, et puis les tours au loin sont des repères. Mon attention est plus facile à concentrer sur mon objectif de balade. Ici, les tours ne m'aident pas, je suis au milieu d'elles, elles sont partout, elles se cachent mutuellement. Ici, je me sens comme en terre connue où tous les repères auraient été brouillés. Je refais 2 fois la même rue sans m'en apercevoir, je ne trouve pas les embranchements, je me fatigue à chercher le métro qui me ramène vers la maison, il est pas loin, le plan me le dit, mais je ne vois rien.

    Je suis là et je suis ailleurs. La même chanson passe en boucle. Je frissonne de l'évaporation de l'eau de pluie qui a mouillé ma robe un peu plus tôt. J'ai mal aux jambes de toutes ces heures de marche accumulées. Je me demande ce qu'on fait ce soir. On est vendredi, on va rencontrer des inconnus, c'est sûr. Et puis demain on part pour 3 jours en vase clos, et si c'était ingérable ? J'ai la trouille d'avance, de ce soir, de demain, de la semaine prochaine, du retour... Mes pensées m'ont un peu trop échappé, je m'agace, il faut que je trouve mon chemin et il faut que je change de chanson.

    Ah, tiens, justement, le voila, le métro que je cherchais depuis une demi-heure.